a dash of magic (akhen)

a dash of magic

mercredi 05 novembre, soirée - La violence, et les coups de sang, avaient toujours fait partie du quotidien de la Lionne. Pourtant, pourtant, elle n’était qu’un oisillon devant le sadisme qui avait envahi les pierres du Château, se propageant avec autant de malice – et de démence – qu’un indésirable mauvais rhume. Sauf qu’à défaut de celui-ci, le sadisme allait en grandissant, bousculant les habitudes d’une Teagan qui ne savait plus vraiment, plus tellement, comment être elle-même dans l’enceinte de Poudlard. Depuis les événements d’Halloween, encore trop récents dans l’esprit de la gamine, la rousse avait du mal à trouver le sommeil. Et lorsque Morphée venait l’envelopper, tout n’était que chaos et désespoir.

Les nuits courtes, et les cernes de plus en plus marquées, Teagan vivait sur le qui-vive. L’oreille tendue, elle était toujours à l’écoute, prête à décamper en moins de deux si elle entendait la milice arrivée. Prête à décamper en moins de deux – pour le moment – si elle voyait l’autre blondasse de Kheira se pointer au bout du couloir. Et cette sensation, celle-là même de vivre avec la peur au ventre, la Gryffondor ne la supportait pas. Véritable Lionne, tête brûlée de sa chevelure flamboyante à son franc-parler, Teagan n’était pas faite pour s’écarter. Elle n’était pas faite pour les courtoisies, préférant lever son majeur envers l’envahisseur, et vivre sa vie sans restriction. Certes, elle n’était pas très à l’aise dans l’atmosphère lugubre ; mais elle avait qu’elle avait intérêt à s’y accommoder, et à faire comme elle pouvait. Du mieux qu’elle pouvait. Alors, lorsque les cours avaient pris fin, la demoiselle avait pris ses cliques et ses claques, en direction des hauteurs du Château, bénissant – VRAIMENT – les étages qui la séparaient de l’antre des Serpents. Pourtant, ses pas la menèrent au sixième étage, où leur écho résonnait contre l’ancienneté des murs.

Rapidement, elle jeta un coup d’œil.
Elle y jeta un coup d’œil, posant ses yeux noisette sur la carrure de cette autre Selwyn. Et si elle ne l’appréciait pas, Teagan, elle n’avait qu’une raison de la détester ; à part si on omettait le fait que certains Selwyn étaient de gros tortionnaires parce que – SURPRISE SURPRISE ! – ils pensaient que la pureté de leur sang était un passe-droit.


Prenant son courage à deux mains, et ayant une dernière pensée pour Fionnan – son moldu de frère – Teagan s’aventura dans les couloirs, traînant ses pieds à l’occasion. Vieille habitude. Et dans les autres habitudes, pas tout à fait mauvaises, mais pas forcément bonnes, la gamine lâcha :
« Oé, Selwyn », avec toute la délicatesse dont elle était capable. Délicatesse qui avoisinait le néant, et l’encéphalogramme d’un mort dont on avait arraché le cerveau. Sourire canaille à la commissure des lèvres, la Rousse bombait le torse pour se donner un minimum de courage. Le genre de courage un peu suicidaire, celui-là même caractéristique des Lions.
« Parait qu’t’es bonne… » Pause. Sourire encore plus canaille. « … en potion. Ca … tu … p’tain … tu-pourrais-m’aider-avec-une-potion-qui-explose-ou-qui-file-des-boutons-ste-plait ? » finit-elle d’un souffle, ne remarquant pas encore – parce que c’était rare ! – que son teint avait pris la même couleur que sa chevelure : pivoine.

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mercredi 05 novembre, soirée - Sourire canaille, Teagan n’en était pas moins crispée. Faut dire qu’elle n’était pas du genre à interpeller les autres – et encore moins s’ils avaient un nom de famille lourd de conséquences. Les pieds ancrés au sol, se tenant droite, la Gryffondor espérait gagner en prestance ce qu’elle n’avait pas en taille. Elle cherchait à imposer sa présence - ça ou une manière de dire qu’elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds, si l’autre Serdaigle venait rendre honneur à sa tradition familiale. Comme ça, la Galloise donnait l’impression d’être une teigne ; mais qu’Akhen se rassure, elle pouvait vraiment l’être lorsqu’elle le désirait. Sur ses gardes, Teagan se demandait d’ailleurs comment interpréter le clin d’œil de son aînée : était-ce une manière de la mettre en confiance, pour mieux la trahir plus tard ? Etait-ce une manière d’abaisser sa garde, ou alors était-ce vraiment … mais vraiment un clin d’œil d’inside joke ? Parce que s’il y avait une blague, Teagan n’était pas certaine de la savoir. Et puis, après tout, elle était trop jeune pour le savoir.

« Comment ça, j’suis trop rouge ? T’as un problème contre les Gryffondor, ou même contre moi ? » se braqua-t-elle immédiatement, croisant les bras devant elle. La Galloise se retenait juste de ne pas l’insulter ; parce qu’elle avait l’insulte (trop) facile, et une imagination débordante en ce qui concernait les noms d’oiseaux. Son frère lui avait toujours dit de tenir sa langue, et c’était d’autant plus vrai cette année. Pinçant les lèvres, Teagan garda ses ‘abruties’ et ses ‘moineau sans cervelle’ pour elle, avant d’ouvrir grand les yeux. Au fond, elle ne s’était pas attendu à ce que la Selwyn accepte, et encore moins à ce qu’elle ne lui demande à en savoir plus. Décontenancée, la gamine laissa filtrer un « Heeeeeeeeuuuuuu… » bien trop long. Secouant la tête pour reprendre ses esprits, Teagan fronça les sourcils.

« J’cherche pas à faire mal, ni même à blesser. C’contre mes principes, à deux cent pour cent, » commença-t-elle, alors qu’elle n’avait JA-MAIS renoncé à frapper, pincer ou même mordre (temps révolu, heureusement) pour se faire entendre. « J’veux juste chercher à emmerder, en dégueulassant quelque chose ou même en changeant l’apparence d’quelqu’un. J’peux même … mais qu’est-ce que tu fous ? Lâche mes cheveux, toi ! P’tain, t’as cru qu’j’étais une poupée ? » s’interrompit-elle, virant la main d’Akhen avant de lui jeter un regard qui voulait dire ‘n’essaye surtout pas de recommencer’.

Etrangement, la suite des paroles de la Serdaigle l’étonna encore plus. Grommelant entre ses dents, elle poursuivit : « M’parle pas d’faire des trucs interdits, parait qu’le fait d’être à Poudlard en fait partie. N’importe quoi, j’te dis. N’importe quoi. » Pause. Pause pendant laquelle Teagan se demanda si elle s’aventurer en terrain mangemort. Parce que, oui, la gamine rêvait de remettre certains professeurs à leur place. Parce que, oui, elle rêvait d’emmerder le garde-chasse depuis que Milonïa lui avait dit ce qui s’était passé entre eux. Mais dans les deux cas, elle savait que cela signifiait signer son arrêt de mort.

« Allez, s’te plait. Et pour t’montrer ma bonne foi, j’veux bien faire un truc en échange » ajouta-t-elle, espérant ne pas avoir vendu son âme au Diable.


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mercredi 05 novembre, soirée - Prendre son mal en patience: loin d’être une particularité de Teagan qui se trouvait prise au dépourvu devant l’autre Serdaigle. D’ordinaire, si rien ne pouvait en principe l’arrêter, aujourd’hui semblait être différent. Akhen avait la particularité de la stopper dans son élan juste avec quelques mots, ou quelques gestes. A peine avait-elle eut le temps de chasser la main de son aînée de ses cheveux – de la même manière qu’on chasse une mouche, du revers de la main – qu’elle revenait à la charge entre clin d’œil, et constatation. La Lionne émit alors un long sifflement, se pinçant l’arête du nez à l’occasion.
« J’peux toujours teindre tes cheveux en bleu, et te mettre au congélo, s’tu veux aussi devenir bleue d’la tête au pied » rétorqua-t-elle en haussant les épaules, comme s’il s’agissait d’une évidence. Que Selwyn se ravisse : elle n’avait pas encore eu le droit à une pléthore de noms d’oiseau, et s’était évité quelques insultes bien placées. Le genre d’insultes qui roule avec aisance sur la langue de la Lionne, souvent trop entière pour son propre bien. La raison ? Akhen ne lui avait encore jamais fait de mal, et n’avait rien fait de mal (à ses yeux) pour qu’elle ne lui voue une haine viscérale, et sans fondement. Quoique parfois, la haine était fondée. Il suffisait de prendre cette imbécile de Peabody, qui avait le don pour mettre la Gryffondor hors de ses gonds. Ce n’était pas qu’elle était chiante. Mais elle était vraiment chiante.

Et devant le sourcil arqué de l’autre Serdaigle, Teagan ne put s’empêcher de se demander si elles arrivaient à un terrain d’entente. Elle hocha alors la tête, faisant mine de réfléchir alors que tout était clair dans son esprit. Il n’y avait qu’un nom qui lui brûlait la langue, et sans qu’elle n’ait le temps d’y penser à deux fois, elle lâcha :
« C’te blonde de Kheira Fawley. Fawley-faux-cul, oé » Secouant la tête de gauche à droite, Teagan avait à présent les bras croisés devant elle. Elle avait prononcé sa phrase à demi-mots, consciente que les murs avaient des oreilles au sein de Poudlard. Littéralement. Les tableaux du coin avaient la gossip facile, et c’était sans doute dû à des années coincés dans leur cadre, à n’avoir que les ragots pour seule distraction. Sourire canaille au coin des lèvres, témoin des mauvais coups à venir, Teagan ne tarda pas à ouvrir de nouveau la bouche.

« Alors, t’as une idée ? Ou t’es comme la plupart des Sang-Purs et t’as été livré sans cerveau ? » Teagan ou l’art de convaincre les gens en une leçon. Leçon qui pourrait aussi s’intituler : Teagan ou l’art de ne pas savoir se taire, ni de savoir se mettre les gens dans la poche. « C’pas une insulte, hein. Mais j’crois sérieusement que certains ont été bercé trop près du mur, et qu’ils ont perdus des neurones en route. »

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