Benjamin + Crois en tes rêves sans t'arrêter au regard des autres.

Quand t'es petit, moldu, et qu'on te parle de magie, de sorcellerie, t'as les yeux qui brillent, tu te mets à rêver d'un monde meilleur ou tout serait facilité par des sors, des tours de magie. La magie, ça te fait certainement fantasmer. C'est normal, d'un côté. C'est vraiment magique, c'est merveilleux. Avec tout ce que ça apporte, un moldu n'y voit que du feu, les sorciers aussi, n'y voient que les avantages, que le bien que ça peut apporter dans la vie. Mais pour certains sorcier, être né dans ce monde et y baigner, c'est tout sauf facile. Pour moi, c'est parfois comme une malédiction d'être né dans une famille de sorcier. Laisse moi te raconter mon histoire, tu comprendra peut-être mieux.


Je suis né dans une famille de sorcier, il y a de ça dix-sept ans. Le 18 juin 1980 pour être exact. Mes parents, Nautilus et Armanda, des mangemorts, avaient déjà une fille, de sept ans mon aînée. Elle avait déjà des dons particuliers pour la magie, Anna, ma grande sœur.  Elle était leur fierté. Moi, j'étais pas forcément désiré, au début. Mais j'étais là, et pour mes parents, je représentais l'espoir de voir deux Phelps suivre les traces de leurs pas. On ne va pas se mentir, on n'a jamais été une grande famille très heureuse. Non, mais ça semblait nous suffire à tous les quatre.
Enfin, ça, c'était encore avant qu'en grandissant, la magie ne se tourne contre moi.

Je devais avoir à peu près huit ans. La magie ne s'était toujours pas manifestée en moi. Et autant dire que mes parents étaient plus exaspérés et pleins de honte envers moi de voir que leur petit dernier était un cracmol. Quel déshonneur pour une famille de cette envergure ! Une famille de "sang-pur". Enfin, pas tout à fait, puisque quand on regardait bien l'arbre généalogique, mon père avait un ancêtre moldu, et le doute planait sur son épouse, savoir si elle disposait ou non de don de magie, comme le reste de sa famille, de savoir si elle n'était pas une cracmol. Nautilus me haïssait. Je crois que même aujourd'hui, je peux en dire autant. Il me hait, et cette haine, il l'emportera certainement avec lui dans sa tombe. Armanda, elle, elle essayait de faire que la magie se manifeste en moi. Mais, en forçant, tout ce que j'avais réussi à faire, c'était à forcer tellement fort que mon pantalon s'était troué. Anna disait en rigolant que j'avais pété trop fort. Mais après trop d'énervement, trop d'agacement, Nautilus m'avait enfermé dans le placard à nourriture. C'était sale, il devait certainement y avoir des mites. Et puis de toute façon, ça inquiétait personne, les repas, ils étaient faits par magie, chez nous ! Du coup, ils m'ont oublié. Pendant trois jours entiers. En plein hiver. J'ai attrapé un vilain rhume, et il s'est manifesté pour la première fois par un éternuement qui a causé une explosion des paquets de pâte, de riz, de farine. Pour la première fois de ma vie, j'avais 'éternué la magie'. Et ce n'était que le début d'une longue lignée.
Évidemment, cette explosion de magie avait créé l'euphorie. Je n'étais pas qu'un simple cracmol ! Quelle joie sur le visage de mes parents ! Je ne les avais jamais vu comme ça quand il s'agissait de moi. Mais, leur joie, elle a été de très courte durée. Très vite, ils se sont rendus compte que la magie en moi avait un problème. Elle ne se manifestait pas pendant les moments de colère ou de peur, comme pour un grand nombre de peur. Il suffisait d'un rien : un hoquet, tourner la tête vers la fenêtre, et quelque chose finissait par mal se passer. La honte et le désespoir de ma famille, c'était vraiment moi. Même ma soeur, en grandissant, elle avait fini par se détourner de moi. Ma meilleure alliée, pourtant.

Lorsque je suis entré en première année à Poudlard, elle a affirmé haut et fort que j'allais lui ruiner sa dernière année à l'école, censée être la meilleure et la plus mémorable. Je crois que j'ai commencé à la haïr à ce moment là. A partir de là, si j'ai continuer à étudier, et que je le faisais même plus fort qu'avant, ça n'était plus par besoin de reconnaissance du monde de la sorcellerie, mais pour être meilleur qu'elle. Bon, autant le dire, ça n'a pas toujours porté ses fruits.
En arrivant à Poudlard, je pensais suivre la lignée de ma famille, aller à Serpentard. Au moins une chose que j'aurais réussie à faire comme eux, peut-être qui me permettrait de les rendre fier. C'était un peu l'espoir de la dernière chance. Mais le choixpeau, bien qu'il m'ait écouté, a vu que ce n'était pas ce qu'il y avait au fond de mon coeur. Je ne voulais pas y aller, j'avais juste supposé que ce serait ma maison. Quand il a crié Serpentard, j'ai cherché les yeux de mon aînée. Elle avait l'air soulagée. Oui, je ne lui ferai pas honte au quotidien, on serait moins facilement assimilés tous les deux. Le fossé qui nous séparait n'avait fait qu'en devenir plus grand.

Les idéologies de mes parents se sont rapidement avérées à l'opposée des miennes. Les repas en famille pendant les vacances devenaient difficiles. J'étais à l'école, en mesure de comprendre. Alors, forcément, ils se sont mis à parler de leur allégeance au Seigneur des Ténèbres. J'ai cru mourir en les entendant en parler la première fois. Je n'adhérais pas à leur principe. Je voulais leur montrer qu'on pouvait faire changer le monde, renverser les principes injustes et inéquitables du monde de la magie par le bien, et pas en suivant un fou qui se croyait mieux que les autres. Qu'il y avait des façons honnêtes, justes, et qui ne menaient pas à tuer les autres pour faire sa loi, et pour avoir une bonne place dans la société.

Mais encore fallait-il le faire bien, de se battre pour le Bien. A mes yeux, l'armée de Dumbledore n'est pas vraiment un moyen intelligent de faire quoi que ce ne soit. D'ailleurs, je les trouve souvent risibles, tous ceux qui font mine d'apprendre des sorts. En tant que Serdaigle, et surtout personne qui ne maîtrise pas assez sa baguette pour faire des sorts, je pense que le meilleur moyen de faire plancher le mal, les mangemorts, la suprématie du sang-pur et au passage, mes parents, c'est de réfléchir, et de se servir de l'histoire de nos ancêtres. Enfin, ça ne sera pas moi en tout cas qui ferait bouger vraiment les choses, mais je ne veux pas faire partie d'une vaste fumisterie.

Concernant mon petit problème de magie, je suis allé voir de nombreux soigneurs. Aucun n'a su me dire ni pourquoi j'avais ça, ni comment m'en débarrasser. C'est une croix à porter chaque jour, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver à proximité de moi. D'ailleurs, nombre de gens l'ont compris, et même dans ma maison. Ils sont rares ceux qui restent auprès de moi pendant un long moment. Et ils ont aussi un certain goût du risque. Je ne peux pas leur en vouloir, je les comprends. Au moins, les Serdaigles compatissent, et tentent de m'aider, pour une grande partie. Ma vraie famille, ma maison, elles se trouvent à Poudlard. Si je le pouvais, je ne rentrerai jamais chez mes parents. Je crois que j'aimerais beaucoup arriver à contrôler un jour ma magie. Pas forcément devenir le mage de l'année. Non, juste arriver à me mettre face à mes parents. A leur prouver qu'ils avaient tort. Qu'ils ont toujours tort. Sur tout. Sur le pouvoir, et même sur moi. Oui, je leur montrerai que j'en vaux le coup ! Même s'il faudrait déjà que je commence à m'en persuader moi-même.