Tonight I'm Rock 'n' Roll Star // Ft. Eamon Shafiq

J'étais parti faire un tour en compagnie d'Alec et d'autres gryffondors histoire qu'on puisse se détendre un peu après toute cette agitation. Mon histoire avec Eliott s'était terminée aussi rapidement qu'elle avait commencé. J'avais cru que c'était le bon, mais non je m'étais trompé. J'étais sans doute un peu malheureux, mais comme à mon habitude, je ne montrais rien. Le plus beau des sourire éclairait mon visage et ma volonté de faire sourire et câliner les gens était toujours intacte.

Alec m'avait abandonné en me disant qu'il nous retrouverait à Poudlard un peu plus tard. Je n'aimais pas trop ça, le laisser seul amenait souvent beaucoup de problèmes… J'avais tendance à un peu trop m'inquiéter lorsqu'il s'agissait d'Alec en même temps. Autant je savais que Juda ou Ramsès pouvaient se débrouiller, autant Alec pouvait se mettre dans des situations pires que dangereuses.

« Mais où es-tu passé non d'un Nundu !? »

Je me mordais un peu la lèvre, signe que j'étais angoissé par son non retour et l'avancée inexorable de l'heure du couvre feu. Ce n'était pas le moment de nous mettre la milice ou les professeurs à dos.
J'avais commencé à chercher une heure avant le couvre feu mais sans succès. J'étais même repassé dans la salle commune de ma maison pour vérifier si il n'était pas arrivé entre temps mais non. Alec restait introuvable et je commençais à croire que quelque chose de moche lui était arrivé à Pré-au-lard. Je n'aurais pas dû le laisser seul. Pourtant je n'avais rien ressenti d'étrange qui m'aurait averti qu'Alec allait mal. Je n'avais aucun pouvoir particulier mais je m'étais persuadé que les liens que j'avais tissé avec mon meilleur ami étaient suffisamment puissants pour que la moindre chose l'affectant, m'affecterait aussi.

Je reprenais les escaliers pour finalement apercevoir le gryffondor en train de faire la conversation à un tableau. Son habitant était un lévrier humanoïde avec des lunettes et une pipe qui parlait allemand. Je haussais un oeil en apercevant le portrait et ma main vint cacher mes yeux. J'étais gêné par la vision que j'avais, Alec avait-il perdu la tête ? Non il était surtout complètement bourré.

« Espèce de tronche de Vélane tu te fout de ma gueule ?! »

Je descendais d'un pas décidé les quelques marches qui me séparaient de lui avant de le prendre dans mes bras pour le câliner.

« J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose ! Vite il faut regagner les dortoirs on a dépassé l'heure du couvre feu, si on se fait chopper on est mort… Hey tu m'écoutes ?! Tu fais quoi là ? »

Par Merlin, ce mec était insupportable ! Je me demandais même ce qui m'avait poussé à en faire mon meilleur ami. Mais à le regarder de plus près avec sa petite bouille trop chou et sa crinière de nundu… je me rappelais pourquoi je l'aimais tant. Alec avait toujours été là pour moi même si la plupart du temps c'était moi qui le ramassait à la petite cuillère car il se mettait toujours dans des situations improbables. Pourtant je savais que je pouvais compter sur lui à la moindre difficulté, qu'il serait là pour me défendre si jamais je me trouvais en difficulté.

Je poussais un soupir en écoutant mon bel ami déblatérer tout un tas d'absurdités. Je l'attrapais sous les bras pour le remettre debout sans pour autant faire un gros effort. Alec n'était pas mince mais j'étais bien plus fort qu'il n'y paraissait.

« Ne me force pas à te gifler pour te remettre les idées en place… et ce n'est pas moi qui suis bourré mais toi ! Tu vois bien que c'est un chien moche et pas la grosse dame dans ton tableau ! »

Le chien du tableau pris un air vexé avant de partir vers un autre tableau. Je pris un air gêné, je ne voulais pas faire de peine au chien en costume mais nous n'avions pas vraiment le temps.

« Je ne bouge pas, c'est toi qui a la tête qui tourne parce que t'es complètement saoul. Tu penses que tu peux te concentrer deux minutes pour qu'on aille jusqu'au dortoir ? »

Je le tenais fermement pour qu'il ne s'effondre pas sur le sol. Sur ce coup Alec n'avait pas fait preuve d'une grande intelligence, ce n'était pas le moment pour lui de se faire remarqué avec tous ces partisans dans le château. Je m'inquiétais sérieusement pour mon ami.

Mais qu'est ce que j'allais faire de lui… j'étais complètement dépité mais d'un autre côté j'étais heureux que des moments de stupidité comme celui ci puisse encore trouver sa place malgré le contexte actuel. Je me sentais toujours un peu privilégié avec Alec et je lui rendais bien en retour d'ailleurs. Mais même si le moment n'était pas déplaisant pour moi et que son câlin tout en muscle me faisait chaud au coeur, je devais rester vigilant sur la situation. Mon meilleur ami partait encore dans ses délires au point que je me mette à rougir. Mais je n'allais me laisser faire ! Alec était du genre à s'insérer dans la moindre faille pour s'amuser à te déstabiliser...

« Moi aussi je t'adore même si ce soir tu n'as que deux neurones qui fonctionnent. » Je posais alors mes mains sur ses joues pour coller mon front contre le sien en le fixant droit dans les yeux.« Quant aux trucs cochons tu sais très bien que si je voulais t'en faire, tu ne me résisterais pas longtemps. »

Et paf ! C'était dit ! Non mais je comptais pas me laisser faire par ce charmeur invétéré. Je le câlinais quand même parce que… c'était Alec et que de toute façon je câlinais tout le monde. Bon c'est vrai qu'avec lui, les câlins avaient un goût particulier mais si je venais à lui dire, il ne se sentirait plus pisser alors je me contentais de sourire en le protégeant de mes bras.

« Moi un coquin ? C'est vrai que l'idée de nos corps entremêlés tout en sueur sous les draps ne me déplait pas… mais n'est-ce pas déjà ce que nous faisons quasiment toutes les nuits quand tu viens me rejoindre pour qu'on dorme ensemble ? »

Un sourire malicieux apparu sur mon visage. Les seuls fois où j'avais évité qu'on dorme trop souvent ensemble c'était au moment où j'étais en couple. Ce qui ne durait jamais très longtemps de toute façon. Mais du coup Alec savait très bien à quel moment j'étais avec quelqu'un ou non. Ce n'est pas que je refusais de dormir avec lui dans les moments comme ça, au contraire cette proximité me manquait même, mais par respect pour la personne avec qui j'étais, je limitais tout ça un minimum.

« Tu es impossible Alec… t'es vraiment un ventre. Bon moi aussi j'ai faim, mais si on se fait chopper on est cuit. Je ne suis pas certain que ce soit une très bonne idée mon grand…. »

Je sentais son souffle chaud dans mon cou ce qui me faisait frissonner. A tous les coups j'allais en plus devoir le porter jusqu'aux cuisines ce grand dadais...

Je riais un peu, certes ce n'était pas le bon moment pour plaisanter et tout ça mais avec la mauvaise influence d'Alec c'était compliqué. J'étais content d'avoir pu le mettre mal à l'aise, en temps normal c'est lui qui jouait de cette proximité avec moi parce qu'il savait que j'aimais les hommes. Le faire marcher était toujours un plaisir, j'étais certes gentil, attentionné, très câlin et tout ça mais je pouvais aussi me venger de temps en temps. J'étais un gros nounours certes mais il ne fallait pas me chercher.

« Oh et voilà que tu me fais des propositions indécente ! C'est vrai que tu serais incapable de coucher avec un mec, mais qui te dit que j'ai envie de coucher avec toi, tu n'es pas aussi attirant que tu le penses mon grand. Et puis surtout je n'aurais aucun envie de me transformer en femme merci bien. »

Je riais un peu de son attitude, il était prêt à se jeter sur le premier pancake venu je le savais bien. De plus sa démarche de bourrée ajoutais du comique à toute cette situation. Je trainais un peu les pieds, conscient de son impatience. Mais il n'allait pas se mettre en rogne contre moi le bougre sinon j'étais prêt à l'assommer et le ramener dans la chambre.

« Je te suis face de vélane ! »

J'avais l'habitude de l'appeler comme ça quand il faisait des conneries. Ce n'était pas vraiment une insulte, au contraire, je l'appelais ainsi parce qu'il était charmant. Mais il savait que lorsque je l'appelais comme ça c'est que je me sentais obligé de le couvrir.

« Essaye de ne pas faire trop de bruits histoire que tout le château ne nous tombe pas dessus ! »

Ce petit con prétentieux était insupportable et c'était sans doute pour cela que je l'aimais tant. Je pouvais tout lui dire, lui parler de tout ce dont j'avais envie, je savais qu'il n'y aurait aucun problème pour lui et qu'il m'accepterait quoi qu'il arrive. Et c'était bien évidemment réciproque... Je passais mon temps à l'engueuler à rattraper ses conneries et à faire attention à lui après tout il était l'une des personnes de qui j'étais le plus proche en ce monde. J'aimais bien lui dire qu'il était moche parce que nous savions tous les deux que ce n'était pas le cas. Ce n'était pas pour rien que je le traitais de tronche de vélane avec la belle gueule qu'il avait. Je souriais alors qu'il disait qu'il allait être sage, je me précipitais alors sur lui pour le coincer contre un mur en lui mettant ma main sur sa bouche.

« Tu veux mourir ce soir c'est ça ? Ou alors tu te moques que je sois attrapé en même temps que toi ? »

Ca marchait bien de le faire culpabiliser de temps en temps. Il m'attrapa le poignet pour m'entrainer plus rapidement dans les couloirs jusqu'aux cuisines. Voilà qu'il voulait me trouver quelqu'un pour me caser maintenant... super comme si je n'avais déjà pas assez de problèmes. Déjà que je venais de me faire larguer quelques semaines plus tôt. J'allais essayer de noyer le poisson du coup.

« Quelqu'un d'un peu comme toi m'irait très bien... et pourquoi veux-tu que je cherche un beau garçon je suis déjà en ta compagnie, tronche de vélane !»