Aidrian Starkweather - Attention ça va faire boum!

La salle est sombre et Aidrian est assise seule au milieu des ténèbres. Il n'y pas de bruits dans la pièce et malgré le fait de s'être retrouvée à de multiples reprises ici, elle ne peut pas s'empêcher d'être effrayée. Le ministère a changé complètement et aujourd'hui on la questionne, alors qu'elle n'a rien à se reprocher ou presque, peut-être. Finalement des pas résonnent et une silhouette se forme dans le noir, un noir plus noir que le noir. 'Rian se retient de paniquer même si son coeur bat la chamade.

“Mademoiselle Starkweather, ne vous inquiétez pas. Vous n'avez rien fait de mal.” La voix est profonde, suave, un rien inquiétante et Aidrian ne la reconnait pas. “Nous voulons seulement nous assurer de votre légitimité pour travailler au Ministère. C'est une grande tâche et nous voulons nous assurer que tous seront... Adéquats pour le travail. Ce n'est que quelques questions.”

Des dents d'un blanc éclatant se révèlent dans le voile sombre de la pièce, puis disparaissent. Adéquat? Qu'est-ce que ça voulait dire de nos jours? Aidrian avait toujours été intègre et personne n'aurait jamais douté d'elle. Sauf ce nouveau Ministère de la Magie. Ce nouveau monde magique. Pendant un instant, l'alchimiste doit se concentrer pour ne pas oublier de respirer.

“Alors, voilà donc. Votre famille, parlez-moi en. Vous n'êtes pas sang pur, n'est-ce pas?”

Tremblante sur sa chaise, 'Rian trouve quand même le courage de parler après quelques bégaiements.

“Starkweather était connu comme une famille de sang-pur jusqu'à mon arrière grand-père. Il était le fils unique de la dernière branche familiale et il s'est marié avec une sang-mêlée. Alors notre famille à cesser d'être sang-pur. Par après, mon grand-père et mon père n'avait que faire de la pureté du sang.” Le sourire inquiétant réapparu, comme satisfait, mieux valait ajouter quelque chose si elle ne voulait pas finir à Azkaban ou elle ne savait quoi d'autre avec toutes ses nouvelles législations. “C'était stupide. Mon arrière grand-père aurait dû préserver la pureté du sang pour promouvoir un monde de sorcier plus puissant.” Elle ne le pensait pas, mais elle était prête à mentir un peu pour sauver sa peau. Qui ne le faisait pas de nos jours?

“Très bien. Votre mère, qui est-elle et que fait-elle?”

“Ma mère s'appelle Pristine Belby. Elle travaille chez Madame Guipure Prêt-à-porter pour mages et sorciers. C'est l'une des couturières de hautes coutures de Madame Guipure. Dernièrement elle a déménagé plus près du chemin de Traverse à Londre et m'a laissé la maison familiale.” C'était d'ailleurs bien gentil de sa part, une des rares gentillesse que sa mère lui ait fait. “Elle tente présentement de me trouver un prétendant et m'organise souvent des rendez-vous, la plupart du temps contre mon gré.” Pas que c'était méchant, mais les prétendants que sa mère trouvait... N'était pas au goût d'Aidrian. Trop masculin si vous voyez ce que je veux dire et bon, Aidrian n'était pas exactement du genre à parler beaucoup avec sa mère, alors c'était un sujet qui n'avait jamais été abordé. Moins, elles se parlaient, mieux c'était pour les deux femmes, Mme Belby n'avait jamais été très maternelle et la relation mère-fille était difficile dans les meilleurs temps.

“Qu'en est-il de votre père?”

L'expression d'Aidrian s'assombrit un peu avant qu'elle prenne la parole. “Mon père est décédé il y a 8 ans. Damoclès Starkweather. C'était un alchimiste de renom, c'est lui qui m'a tout montré dans le domaine de l'alchimie. Il est aussi l'inventeur de la potion Tue-loup, l'une de ses dernières créations avant sa mort. C'est sûrement sa création la plus connue aussi. Il est décédé d'une maladie magique rare qui l'a tué à petit feu pendant trois ans. J'ai pris son poste au Ministère après sa mort.”

“Décrivez-moi votre enfance, comment vos parents vous ont élevés? Avez-vous quoi que ce soit de particulier à nous dire?”

Les questions devenaient un peu trop personnel au goût de 'Rian et puis qu'est-ce que c'était cette question? Qu'est-ce cet homme recherchait exactement dans son passé? Une preuve incriminante contre elle? Aidrian aurait préféré garder le silence, mais ne pas répondre n'était pas une option si elle voulait garder sa liberté. “Il n'y a rien eu de particulier durant mon enfance. Mes parents se sont bien occupés de moi, j'ai été élevée dans le monde magique entourée d'autres enfants mages, mais j'étais trop gênée pour me lier d'amitié avec eux en général. Somme toute, c'était une bonne enfance. Il n'y a eu qu'un épisode où je jouais dehors et qu'un orage soudain a fait tombé un arbre, je suis restée en-dessous pendant près de deux heures avant que mon père me trouve. J'ai gardé une peur des orages depuis.”

“Vous vous êtes bien adaptée à Poudlard?”

“Mes années à Poudlard ont été plutôt tranquilles, j'étudiais et je faisais ce que je devais faire. J'avais quelques amis, dont deux assez proches.” C'était pas exactement la vérité complète, la partie des années tranquilles surtout, avec ces deux amis, ils avaient fait les 400 coups et s'étaient relativement souvent mis dans le pétrin, mais avait généralement réussi à s'en sortir. Aidrian avait été la moins punie des trois, mais bon, quel adolescent ne faisait pas de bêtises? “Je ne sais plus où ils sont rendus, je les ai perdu de vu après l'école. J'étais à Serdaigle, comme mon père avant moi et je n'ai pas eu de difficulté avec les cours.”

“Mademoiselle Starkweather, pouvez-vous m'expliquer comment vous avez obtenu un ASPIC en Alchimie alors que le cours ne s'est pas donné pendant votre sixième et septième année?”

“J'ai demandé à passer l'ASPIC d'Alchimie quand le temps des ASPICs est arrivé. Je connaissais déjà tout de mon père comme j'ai dit plus tôt. Je voulais une note officielle pour rendre les possibles embauches plus facile après l'école. Les ASPICs sont assez bien reconnus mondialement et comme je commençais, c'était une bonne façon de montrer mon potentiel le temps de me faire une réputation.”

Son père l'avait aussi beaucoup aidée après l'école. La potion Tue-Loup, il ne l'avait pas créé seul d'ailleurs, Aidrian avait beaucoup aidé à la création de la potion anti-loup-garou. Elle avait aussi publié un livre commun de ses recherches et celle de son père après la mort de celui-ci. Le savoir est une chose qui se partage disait souvent son père, le garder égoïstement pour soi ne servait qu'à risquer à le faire tomber entre de mauvaises mains et que personne ne sache comment faire face aux nouvelles choses.

“Vous avez fait un voyage en Afrique après vos études, qu'êtes-vous aller faire?”

Ah, une question qui revenait souvent, son voyage en Afrique. “J'ai beaucoup appris de mon père, mais il ne connait pas tout et il avait ses spécialisations. Il voulait que j'étende mes horizons alors il m'a envoyé assisté l'alchimiste Rolihlahla Tchombè, à l'école de magie Uagadou. Je suis restée là-bas trois années avant de revenir. J'ai aidé avec les cours là-bas et commencé mes propres travaux d'alchimie.”

“Quand avez-vous commencé à travailler au Ministère?”

L'alchimiste prit un moment pour calculer. “Il y a 11 ans. À mon retour de l'Afrique, mon père m'a aidée à me faire engager.”

L'interrogateur sembla s'arrêter un moment, Aidrian eut l'impression qu'il n'était plus satisfait, peut-être un peu irrité, mais elle n'avait aucun moyen de deviner réellement, elle ne voyait rien d'autre de lui.

“Quel est votre travail?”

'Rian fronça les sourcils avant de répondre. La question était stupide, il savait qu'il n'obtiendrait pas de réponse clair et franche. “Vous savez que je ne peux pas en parler même si je le voulais. Je suis au département des Mystères, mais à l'occasion on m'envoie aider dans d'autres départements s'il y a des besoins particuliers qui requiert l'attention d'un alchimiste. J'ai souvent travailler de pairs avec les aurors ou les oubliators. Ou encore pour aider à gérer des animaux magiques aux talents particuliers. Il y n'a pas vraiment d'alchimiste meilleur que moi dans le ministère.” C'était vrai, certains étaient meilleurs qu'elle dans le domaine particulier, mais Aidrian étudiait et recherchait l'alchimie avant même de savoir marcher, alors c'était difficile de trouver meilleur qu'elle.

“Vous avez un autre travail, n'est-ce pas?”

Et un soupir. “J'avais. Plus maintenant. Dum...” Ce n'était peut-être pas une bonne idée de prononcer ce nom à voix haute. “L'ancien directeur de Poudlard m'engageait quand il y avait une demande assez forte pour le cours d'Alchimie à l'école. C'était assez occasionnel, ce n'est pas une matière qui intéresse tout le monde et il faut avoir les résultats nécessaires aux BUSEs pour y avoir accès.” D'ailleurs, cette année, elle aurait pu le donner au sixième année, mais... Voilà, les choses avaient changées et on lui avait poliment fait comprendre que ses services n'étaient pas requis.

“Merci de votre coopération Mademoiselle Starkweather. Il n'en reste plus pour longtemps. Auriez-vous entendu parler d'une organisation à risque de détruire notre gouvernement actuel? Officielle ou non.”

Dans le noir, le sourire revint. Il faisait peur, narquois, froid, meurtrier, ce n'était pas un sourire agréable. Aidrian comprenait ce qu'il sous-entendait, il y avait eu des soupirs, des rumeurs de quelque chose, un groupe, une personne, elle l'ignorait, mais quelque chose s'organisait. Ça ne devait pas plaire à la nouvelle autorité en place, mais Aidrian savait mieux faire que de répondre franchement, alors elle irait pour une demi-vérité.

“Je ne connais rien à propos de ça, je passe mon temps à travailler. La charge de travail est plus élevée maintenant qu'avant, je n'ai pas trop de temps à donner ailleurs.” Quoique, elle aimerait probablement trouver qui travaillait contre les forces en place et les rejoindre, mais en même temps, 'Rian n'avait pas vraiment le courage de chercher. Si on découvrait qu'elle voulait s'opposer à toute ces nouveautés... Qu'est-ce qu'on lui ferait? Aidrian n'était pas un héros dans une histoire. Un subalterne maladroit et très secondaire au mieux, mais des fois, elle voyait les injustices et aimerait pouvoir faire quelque chose contre. Quelque chose de plus, mais elle faisait partie de ses gens normaux qui n'avaient pas tout à fait le courage.

L'homme des ombres bougea et bien qu'Aidrian ne voyait pas vraiment où il était, elle pouvait l'entendre. Il ne semblait pas satisfait, par contre il ne lui donnait pas l'impression de vouloir agir contre elle.

“Êtes-vous au courant du grabuge qu'il y a eu pendant la convocation du Premier Ministre?”

Ah, évidemment qu'il allait en arriver là... Une sensation glaciale se répandit en Aidrian comme si son sang s'était devenu de la glace. Elle n'avait rien fait de marquant, mais 'Rian avait quand même tenteé d'aider les né-moldus à s'enfuir, mais tout le Ministère était questionné, peut-être qu'ils ne faisaient que chercher des pistes sur les coupables... Elle devait tenter de se contrôler. “Je... J'étais là, à la convocation, mais je n'ai rien compris à ce qui se déroulait. Dès le début je me suis jetée au sol, tout simplement, puis j'ai tenté de quitter la pièce, mais la confusion régnait en maître, même aujourd'hui, je ne suis pas certaine de qui s'est passé.” Une pause. Jouer l'imbécile était toujours une bonne carte pour Aidrian, de toute façon la majorité des gens la considérait comme plutôt naïve et inoffensive. Sa lâcheté était plutôt bien connue au Ministère. “Sûrement un coup de ses sa-sang-de-bourbes pour essayer de sauver leur peau et leurs sympathisants. Ils n'auraient jamais réussi à s'enfuir s'ils n'avaient pas eu d'aide.” Utiliser l'insulte lui était étrange, mais ça lui semblait indispensable pour ajouter à la crédibilité de son jeu d'acteur.

L'ombre se tourna vers et sembla lui faire face et l'alchimiste eu un drôle de sentiment, elle se sentait menacée et elle avait l'impression qu'il était... content?

“Sympathisants?” La voix était mielleuse. “Comment faites-vous pour savoir cela? En connaissez-vous? Les sympathisants, vous m'avez dit plus tôt ne rien savoir, vous aviez trop de travail.”

Oh non, il essayait de la prendre au piège? Par contre, c'était pas vraiment difficile de paraître crédible, elle n'allait que dire la vérité en omettant au passage qu'elle partageait les sentiments des partisans. “Comme j'ai dit, je ne sais rien, je travaille beaucoup trop, mais oui, j'ai entendu des rumeurs dans les rues et quand je sortais la fin de semaine. Je ne passe pas toute ma vie au Ministère, mais je ne connais rien de plus que de vagues rumeurs. Sûrement les mêmes choses que vous avez entendu.”

La femme sentit le regard peser sur elle, même si elle ne le voyait pas. Il la jaugeait, l'homme dans le noir évaluait la véracité de ses paroles et probablement si oui ou non, elle était un danger. Quand il reprit la parole, son ton semblait déçu, mais gardait une touche de doute.

“Très bien, merci de votre coopération Madame Starkweather, nous vous laissons retourner à vôtre travail. Continuez de bien servir le Ministère, nous gardons un œil sur votre précieuse contribution.” Et la silhouette dans le noir disparue, les lumières revinrent finalement et Aidrian était libre de partir. Apparemment sans conséquence. Malgré la menace voilée. Elle était sauve.

Pour le moment.