LIKE AN OPEN BOOK × FT. Luka Himìrson

 Journée de cours finie, après un passage dans la salle commune des serdaigles pour laisser un message à Emma lui indiquant l’endroit où elle allait, Luka avait jeté sa cravate, ouvert un peu sa robe de sorcier et s’était dirigée vers la bibliothèque où elle avait prévu de lire encore quelques ouvrages pour sa recherche… spéciale.  C’était compliqué un peu, il fallait qu’elle le fasse de manière discrète, elle n’avait pas envie qu’on lui pose trente six milles questions, et si de manière générale elle n’avait rien contre expliquer quelques petites choses à ses camarades, il y’avait des moments où il valait mieux l’éviter ainsi que des sujets dont elle ne voulait clairement pas parler. Enfin, avec un peu de chance, tout le monde serait dehors à profiter du beau temps – il ne pleuvait pas pour une fois – ou en train de faire elle ne savait quoi dans la salle commune. Les gens ne favorisaient pas la bibliothèque de toute façon, c’était un peu un endroit où elle se sentait bien.  

Assise dans un angle, a une table où personne ne venait de manière générale, à cause de la mauvaise luminosité et de l’étagère branlante à ses cotés, elle feuilletait le livre sur les patronus, avec un intérêt plus ou moins léger. Ca ne la passionnait pas vraiment. C’était toujours le même laïus, les souvenirs  heureux, ces choses la. Et elle en avait des souvenirs heureux Luka pourtant maintenant, c’était juste qu’elle était peut être trop brisée dans sa tête ? Pourquoi diable ses moments heureux ne faisaient pas un vrai patronus alors ? Ca avait ressemblé à un gros félin, mais ce n’était pas encore parfait. Et pourtant, par Hel, par toutes les racines de l’arbre monde, elle était heureuse en ce moment. C’était ce sentiment qui la dévorait de l’intérieur et la rendait meilleure. Elle était heureuse.

Pas vraiment facile de se concentrer alors, surtout que des salves de pensées venaient d’arriver de part en part dans sa tête. Il y’avait une fille qui pensait avec tristesse a son petit copain qui s’était fait frapper par la milice la veille, et puis aussi, des pensées un peu perturbées peut être. Quelqu’un semblait troublé ? Elle grogna un peu, prise par un mal de tête terrible, et ne put s’empecher de sourire quand la personne songea a l’eventualité d’un bouton « OFF ». C’était vrai, que ça ne serait pas si mal.  Enfin, incapable de rester concentrée sur son livre, elle regarda partout autour d’elle afin de trouver le gredin qui pensait à tout ça, et elle aperçu un garçon qui semblait en panique. Ah, c’était Sark. Elle avait fait equipe avec lui plus ou moins pendant le cours d’etudes des moldus, il était de son année, un ami de Juda et d’Evaan. Elle haussa les épaules et prit sa décision, se rapprochant de lui. «  Hey. Ramsès c’est ça ? Ça n’a pas l’air d’aller ? »  Elle préférait arriver comme ça. Autant éviter que tout le monde soit au courant de sa légilimencie.

 Elle avait ce soucis Luka, à vouloir porter les malheurs des autres sur ses épaules pour les aider à avancer. C’était un peu stupide de sa part, un peu… inconscient aussi. Et ça la rendait encore plus triste peut être ? Encore plus lasse de tout. Mais elle ne pouvait pas s’en empecher. Alors oui elle se retrouvait devant ce gryffondor qu’elle connaissait de nom et de vue, et qui semblait en proie à trop de pensées pour être bien dans sa tête, pour être paisible. Elle voulait juste l’aider. Mais on arrivait pas devant quelqu’un en lui disant « J’ai lu dans ta tête que ça n’allait pas bien. » Chance, elle était subtile, et bien qu’assez gênée dans les rapports humains elle arrivait tout de même assez à s’en sortir. Elle parla doucement, de sa voix éraillée et basse, teintée de cet accent suédois qu’elle avait encore un peu de mal à perdre. La réponse vint, et sans grande surprise il menti un peu. Elle arqua un sourcil, pas vraiment étonnée, et elle le fixa quelques instants de plus. « Tu ne m’as pas dérangé ne t’inquiète pas pour ça » C’était dit avec douceur, tandis qu’elle le regardait un peu plus, essayant de ne pas lire ses pensées, se concentrant sur quelque chose d’autre. Un vieil extrait de l’Edda qu’elle se répétait dans la tête. « Ce début d’année est des plus éprouvants, je comprends tellement. » C’était vrai néanmoins, même elle était assez épuisée. Mais c’était parce que les gens pensaient trop, parce qu’il se passait trop de choses dans sa vie aussi. Du positif, à sa grande surprise.

Elle secoua un peu la tête et lui offrit un très pale sourire quand il changea un peu le sujet de conversation, opinant distraitement du chef. « Oui, depuis que je suis arrivée c’est un des endroits les plus calmes que j’ai pu trouver. Et l’afflux de culture y est impressionant. » Oh, elle avait l’habitude des grandes bibliothèques, c’était une des rares bonnes choses qu’il y’avait eu au manoir des Himìrson, puis chez Alice, mais ici c’était autre chose. Autre chose que chez ses parents en tout cas. « Toi aussi tu semble beaucoup aimer les livres, Tu travaille sur un devoir ? » Puis un peu gênée elle rajouta en montrant la chaise a coté de lui. « Est ce que je peux m’asseoir ? » Ca serait plus facile pour parler.

Gestes lents et méthodiques, Luka s’installa à coté de Ramsès sans faire de bruit, espérant ne pas gêner le reste des élèves qui travaillaient ou lisaient ici. « Merci. » C’était dit, avec un très très léger sourire. Ce n’était pas qu’elle n’était pas heureuse de s’installer, non, c’était juste, qu’elle ne souriait pas beaucoup Luka, même si récemment elle était d’avantage heureuse que les jours qui avaient pu précéder. Soit, elle était ravie d’être ici, aux cotés d’un camarade un peu mystérieux, et totalement intéressant sur le quel elle était curieuse d’en apprendre plus. D’autant que les quelques pensées qu’elle arrivait à saisir de sa part étaient des plus perturbantes. Elle voulait l’aider. Elle espérait pouvoir y arriver. Alors oui, elle lui parlait un peu des livres, ravie de voir qu’il partageait le même avis qu’elle. « La lecture est le meilleur moyen de s’evader oui. Decouvrir que l’on n’est pas si seul peut être. Je plains ceux qui n’arrivent pas à voir la beauté d’un beau texte. » Et elle était ravie au fond, d’avoir trouvé quelqu’un qui partageait cette vision du monde des livres. Enfin, ce n’était peut être pas spécialement le sujet ? Elle fit une grimace. « J’ai pu voir ça, en temps normal j’aurais été ravie de te proposer mon aide, mais les potions ne font pas du tout partie des matières que je préfère. » D’ailleurs elle ne suivait plus vraiment le cours de potion cette année. Enfin…

Elle allait lui demander si quelque chose le perturbait en tout cas, quand ce fut lui qui posa une question. Elle était occupée pourtant a essayer de lire dans sa tête, a découvrir quelque chose sur son oncle et les mangemorts, alors elle arqua un sourcil quand il la ramena sur terre. « Durmstrang oui. » Elle fronça les sourcils en y repensant et tourna un peu le regard, ne voulant pas vraiment capter ses pensées mais captant tout de même ses questions ? Ah. Il était curieux. Elle aussi. Ca tombait bien peut être. « Le cadre est totalement different ici, Poudlard est bien plus agréable si je peux me permettre. » Et puis finalement, elle se risqua à poser la question. « Quelque chose semble te perturber plus profondément que le début d’année mouvementé. Je sais que l’on ne se connaît pas vraiment mais, j’ai une bonne capacité de compréhension et … je peux peut être comprendre certaines choses que la majeure partie des gens d’ici ne comprendrait pas. »

Autant ne pas trop évoquer les potions alors ? Enfin, elle s’en fichait Luka, elle ne comprenait juste pas vraiment ce que l’on pouvait trouver à cet art bien trop magique, et peut être que de toute façon elle préférait ce qui s’apprenait dans les livres, ce qui était théorique ? Oh, ça ne faisait pas d’elle une mauvaise sorcière non, bien sur que non. Ce n’était pas le sujet. La lecture était plus intéressante peut être, et elle se demanda l’espace de quelques secondes pourquoi elle n’était pas venue lui parler plus tot, ils avaient eu deux ans moins troubles lors des quels elle aurait pu venir commenter quelques livres avec lui. il s’entendait bien avec Juda et Evaan, il ne semblait pas être un mauvais type oui. - Mais que veux tu, ce n’est pas comme si on pouvait juger des gouts des gens, certains passent leurs temps dans les livres d’autres passent leurs temps à torturer leurs semblables. Oups, c’était sorti tout seul ça. Oh elle assumait totalement tout ce qui quittait ses lèvres continuellement de toute façon.

D’autres mots s’echagerent, et si elle tenta de dire quelque chose il y’eut des nouvelles pensées, et elle fronça les sourcils. Il était trop perspicace pour son bien. Sa respiration s’accellera juste quelques instants, et elle serra son poing, discrètement, à s’enfoncer les ongles dans la chair presque à se faire saigner. Pour se calmer un peu. Il pensait à trop de choses. Il pensait à trop de choses mais elle tenta de garder son sang froid. Ca marchait bien. Personne ici à Poudlard n’était au courant qu’elle était légilimens, exception faite de deux personnes. Lisbeth, à qui elle s’était révélée sans vraiment le vouloir lors d’une gaffe magistrale pendant ses premiers jours ici, et Emma à qui elle n’aurait pas voulu mentir de toute manière, Emma qui ne méritait d’elle que la vérité, et toujours la vérité. Penser à elle la fit sourire, et elle fronça les sourcils un peu gênée de s’être égarée, avant de reprendre un des airs les plus sérieux qu’elle puisse avoir.

- Non, cen ‘était pas ce que j’ai voulu dire. Elle brulait un peu de ne pas pouvoir lui dire la vérité, mais certaines choses étaient mieux quand elles étaient silencieuses. - Je voulais juste dire que je comprends cet air perdu, j’ai le même bien souvent. On est dans une période où il faut faire des choix et ce n’est pas a 17 ans, surtout selon parfois le milieu d’où l’on vient, que l’on peut faire les bons. Elle le fixa un peu plus, avant de décider de quand même lui révéler quelque chose. Tu as juste l’air un peu aussi perdu que moi, sans savoir ce que ton cœur désire réellement. C’était une hypothèse, elle ne prenait pas trop de risques elle avait lu des choses dans sa tête, mais elle prenait des risques à les évoquer comme ça ?

Elle n’avait pas été très… discrète peut être Luka ? Oh, tant pis. Tant que la vérité n’était pas avouée elle n’était pas vraiment une vérité n’est ce pas ? Et puis le sujet était pour le moins intéressant, alors il lâcherait l’affaire au sujet de la legilimancie, et il lui parlerait un peu de lui ? Il y’eut une histoire, ou du moins une évocation. Tu – sais – qui. Oh, elle ne le savait que trop. Elle savait qui il était, et elle comprenait oui. Elle poussa un soupir alors, plus pour elle même que pour ce pauvre Ramsès, lui adressant ce qui se voulait un regard doux, parce qu’elle ne souriait pas beaucoup Luka. - Je viens d’une famille de partisans. De… D’avantage que partisans en fait. C’était dit. C’était la cruauté de la vérité peut être. C’était juste la vie ? Alors elle comprenait un peu ce que ressentait Ramsès, et quand il rajouta une phrase, lui disant qu’il ne savait pas vraiment vers où se situer, elle lâcha le stylo qu’elle avait commencé à mordiller sans s’en rendre compte et elle le fixa.

- Je suppose que l’on doute tous à un moment ou un autre Ramsès. Je n’ai pas de raisons de te fuir. Et à nouveau ses yeux se posèrent sur le jeune garçon mystérieux, qui semblait si perdu ? L’essentiel c’est peut être de te demander où tu as envie de te situer toi ? Qu’est ce qui anime ce que tu es à l’interieur ? Realiser peut être qu’il y’a un fossé entre lever ta baguette sur un inconnu et lui faire du mal, et devoir faire de même sur quelqu’un qui t’es cher parce qu’il n’a pas les mêmes orientations que toi ? Parfois, il n’y’a pas de mal à ne pas vouloir choisir de camps.

HRP:

Elle s'en était tirée. Forcement elle était un peu comme un félin Luka, elle retombait souvent sur ses pattes et c'etait peut être parce qu'elle avait une bonne capacité à parler, quand ça ne la concernait pas. Elle noyait le poisson, ou elle savait trés bone donner ce qu'il fallait quand il le fallait pour cacher de plus grandes fissures. Soit, elle s'en était tirée et pourtant, il y'avait eu une revelation de sa part. Aprés tout ce n'était pas un si grand mystère; certains le connaissaient son nom : Himirson, celui la même que portait le ministre de la magie Suèdois, fidèles de Grindelwald, probablement rattachés à la cause de Voldemort. C'était dit oui. Elle ne s'en cachait plus vraiment cette année, au fond, ça lui servait plus qu'autre chose, même si au fond elle avait cette nausée qui la prenait à chaque fois qu'elle se retrouvait rattachée à cette famille qu'elle haïssait.

Il y'eut d'autres mots alors. Pour Ramsès qui doutait, et ça touchait une corde en Luka. Elle n'était pas un defenseur du bien, elle n'était qu'un défenseur du juste un peu désabusée, qui se mettait en danger pour proteger ce qui le meritait selon elle, parce qu'elle pouvait se mettre en danger. Oui, ça avait été comme ça ces dernieres années mais voila depuis quelques jours les choses avaient changées peut être. Parce qu'elle realisait Luka qu'elle ne pouvait plus être aussi egoïste dans sa générosité. Parce qu'elle réalisait qu'elle ne pouvait plus se mettre en danger sans raison. Et elle ne savait pas vraiment comment faire ? Quoi faire ? alors oui, il y'avait bien cette idée qui germait dans sa tête mais c'était autre chose. Ce n'était pas le sujet. Elle fixa Ramses quelques instants alors qu'il parlait de cet oncle à qui il voulait plaire, qu'il ne voulait pas decevoir. Elle l'ecoutait lui dire qu'il était attiré par quelque chose du mauvais coté, et peut être au fond qu'elle le comprennait un peu trop.

- Si je peux me permettre Ramsès, tu parles de cette chose qui t'attire du coté des mangemorts, du coté de ton oncle, mais qu'est ce qui t'attire alors du coté de ce que l'on appellerait le bien ? Ce n'était qu'une appelation, elle était sure que le Bien, le Mal ce n'étaient pas des notions qu'il fallait utiliser maintenant.

Une autre question vint, et elle fixa le vide quelques instants.

- Moi ? Du coté de la Justice. Je ne veux pas prendre parti, mais je ne suis pas pour qu'on juge et punisse des gens qui ne meritent pas de l'être. D'un coté ou de l'autre. Et peut être que ce qui l'empechait de rejoindre les mangemorts c'était le fait que ses parents en soient. Ou peut être juste... Est ce que l'on est vraiment obligé d'être d'un coté ou de l'autre ?

C’était une situation compliqué, un peu perturbante, et une situation qu’elle essayait de demeller pour Ramses. Pour l’aider. Mais pour s’aider un peu aussi, parce qu’elle était la, perdue entre le mal et le bien, perdue entre sa cousine, et ces gens qu’elle voulait aider, et Emma, et Satoru, et ces gens qui répandaient le mal, ou qui voulaient le bien, ou même qui aspiraient a devenir des personnes plus sombres ? Elle en savait rien Luka. Elle était dans la merde parce qu’elle voulait être neutre. Parce qu’elle avait des pulsions, comme chaque humain normalement constitué, et qu’elle ne savait plus vraiment où se vouer.  C’était juste comme ça. Et elle comprenait un peu ce qu’il disait Ramses. Alors elle l’ecoutait, et elle lisait dans sa tête impunément tandis qu’il pensait à son oncle, à Rogue.

- Je comprends ce que tu veux dire.  

C’était vrai. C’était clair.Elle comprenait. Elle ne savait pas vraiment quoi lui conseiller, parce que suivre son cœur n’était pas toujours la bonne solution, mais elle comprenait ce qu’il voulait dire. Et elle voulait croire elle, contrairement à lui, qu’il ne fallait pas toujours faire un choix. Elle voulait y croire en tout cas, parce qu’elle ne se voyait pas faire un choix. Ou peut être qu’au fond depuis quelques jours le choix était déjà fait dans sa tête ?  Elle offrit un sourire à Ramses.

- Je pense que c’est a nous de tracer notre propre chemin oui. Mais si je ne suis pas obligée de choisir, tu n’est pas obligé de le faire non plus.

C’était fou aussi, cette capacité finalement qui les avait fait s’ouvrir l’un a l’autre alors qu’ils ne s’étaient jamais vraiment parlé avant. C’était peut être ça parfois, se faire un ami, un confident, ou quelque chose de la sorte ?

- Comme tu le dis il n’y’a ni bien, ni mal. Il y’a des gens que l’on... aux quels on tient, et d’autres personnes qui essayent de leur faire du mal ?   Rien ne nous oblige à devenir comme ceux que nous apprécions, tout comme rien ne nous oblige à tout faire pour leur faire plaisir.  Au fond, ne te prends pas la tête, à quoi bon choisir, on peut mourir demain au détour d’un couloir de toute façon.

Et c’était un peu plus négatif mais soit.