[harmonisation] Ymir Olsenn

 

rien 

Vous voyez l'ado là-bas ?  Mais si, approchez vous. Cette ado de quinze ans aux cheveux blonds qui est en train d'échanger des cartes chocogrenouilles avec son faux jumeau et deux ou trois amis ?  Ben c'est Ymir. Si elle ouvre la bouche, vous comprendrait par son accent qu'elle vient d'un pays nordique où le brouillard est à couper au couteau. Non, il ne s'agit pas du Canada, lieu où le caribou s'épanouie et broute de l'herbe humide. Mais bien de Norvège, d'où elle est originaire.

Suivez là une journée et vous constaterait qu'Ymir c'est la gentillesse à l'état brute - moins que sa sœur Mana quand même, faut pas abuser. Du genre à laisser ses amis copier sur elle pendant un exam pour éviter qu'ils se prennent une mauvaise note ou qu'ils ne soient punis. En dehors de ça, elle reste méfiante et craintive. Elle a du mal à accorder sa confiance aux autres et n'hésite pas à se mettre sur la défensive si elle se sent agresser ou si un membre de sa famille se fait emmerder.

Le problème, c'est qu'Ymir est bien trop sensible. Et que même si elle joue à la dure à cuire, montre les crocs quand on l'importune, la demoiselle lâche bien vite prise et finit par se réfugier derrière son jumeau au caractère bien plus mordant et piquant. Mais bon, ce ne sera jamais elle qui ira chercher les ennuis. Bien trop peureuse, elle préfère raser les murs lorsqu'elle croise un sang pur plutôt que de lui faire face et bien trop intelligente elle n'ira pas titiller le danger.

Car intelligente elle l'est. Souvent un bouquin à la main, elle oublie l'espace d'un instant le monde qui l'entour et se réfugie dans la lecture d'un bon roman ou d'un manuel scolaire afin d'avoir un moment de paix.    

Accoudée à une fenêtre de l'escalier du troisième étage, la demoiselle observe le paysage qui s'offre à elle. Les couleurs de l'automne sont là, les arbres se dégarnissent et les nuages s'empilent dans le ciel. Jetant un coup d'œil à sa montre elle soupire. Il est en retard. Il, c'est Loki son frère jumeau - faux jumeau à vrai dire - ils partagent chaque moment de leurs vies depuis la naissance, en 1982. Toujours fourrés ensemble ces deux-là. Mais aujourd'hui, il est en retard et Ymir s'inquiète. Alors pour passer le temps, elle pianote avec ses doigts sur le rebord de la fenêtre et essaye de se passer en revues les meilleurs moments de sa vie.  



Flash back

Norvège, pays situé à l'ouest de la péninsule scandinave, pays glacial en hiver, pays où les tous les enfants Oslenn ont vu le jour. Et plus précisément à Trondheim, ville cœur de l'adolescente, qui y a effectué une bonne partie de sa scolarité. Toujours aux côtés de son frères jumeau, autant à l'école qu'en dehors, elle le laissait l'entrainer dans ses délires et filait dehors pour jouer avec lui. Les journées étaient toujours remplies et lorsque le moment de fatigue la prenait ou qu'elle avait besoin d'un peu de calme ou d'affection, elle allait directement voir Mana avec qui elle était aussi très proche.  

A l'école, la petite ne traînait qu'avec son frère et deux ou trois amis. Parfois elle le laissait à ses activités de mecs et partait jouer plus loin avec quelques copines de sa classe. Rien d'étrange pour une gamine de cinq ans. Mais elle le sentait, le regard pesant et protecteur de son frère braqué sur elle. Et dès qu'elle se retournait, il faisait mine de rien et retournait jouer avec ses amis. Parfois ça lui pesait sur le système à Ymir. Mais elle n'osait rien lui dire pour ne pas le blesser et au fond, elle aimait bien sentir qu'il faisait attention à elle, même de loin.

Tout allait bien chez les Olsenn. En général, car évidemment il y eut des moments tristes – comme dans toutes les familles – tel que le départ de leur cousine pour l'Angleterre. Coup dur pour Mana qui ne cessait de pleurer. Ymir avait beau lui prêter son doudou pour la consoler, rien n'y faisait. Alors elle se mit en retrait et poursuivit sa vie de gamine, laissant maman sorcière et sœur ainée s'occuper de réconforter la cadette.  

Ymir aimait traîner dans la ville, au port surtout. Regarder les bateaux à moteurs, les voiliers, tous ces engins qui flottent sur la surface aqueuse. Elle s'asseyait souvent sur la passerelle, agitant ses jambes dans le vide et observant l'horizon. C'était un moment tranquille, où elle prenait plaisir à laisser toute sa vie entre parenthèses et se laissait aller à ses rêveries. Du moins, jusqu'au moment où Loki vienne là déloger en agitant un paquet de bonbons sous ses yeux. Alors là, il faisait son bonheur Loki, surtout avec les bonbons au chocolat, une vraie mordu de ces confiseries la gamine.  

Un soir, alors que les jumeaux rigolaient sur le chemin de retour de l'école, Ymir remarqua que sa grande soeur n'était pas comme d'habitude. Le sac trainant et les yeux humides, il s'était passé quelque chose. Et silencieuse, Ymir attrapa la main de Mana et lui offrit son plus beau sourire sans lui poser de question et s'issa sur la pointe des pieds pour lui déposer un bisou sur la joue avant de se remettre en route. C'est en arrivant à la maison que Ymir laissait sa soeur aux mains de ses parents et partait faire ses devoirs. Eleve studieuse et bosseuse, elle pouvait passer des heures dans sa chambre à étudier. Du moins, c'est ce que pensaient ses parents parce qu'en réalité, elle se déconcentrait très vite et mettait du temps à réaliser qu'elle avançait à pas de fourmis dans ses exercices.  

Les jours, les nuits, les mois passaient et la gamine décrochait de bonnes notes à l'école, elle avait un tas d'amis. Comme Mana qui... qui préférait la solitude à présent. C'est lors de la récréation qu'Ymir remarqua Mana, seule, assise contre un mur ses bras enlaçant ses jambes. La benjamin Olsenn quitta son groupe de potes pour aller rejoindre son ainée et se plaça à genoux face à elle. Là, elle posa ses pouces à chaque extrémité de la bouche de sa soeur et essaya de former un sourire sur ce visage qui semblait avoir perdu sa joie de vivre. C'est à cet instant qu'Ymir réalisa que ce qui arrivait à sa sœur, risquait de lui arriver aussi. Trop de similitudes dans leurs vies. Sans doute qu'on la prendrait pour une bonne poire comme Mana plus tard ? Hors de question. Par peur de se retrouver dans la même situation que sa grande sœur, la petite mis fin à toutes ses amitiés bancales et commença à montrer les crocs – mais pas trop – suffisamment pour ne pas se faire approcher par tout le monde. Suffisamment pour que ses camarades ne cherchent pas à l'approcher, à lui demander des services, à devenir amis. C'était une façon pour elle de se protéger. Devenant méfiante et par prudence, elle préférait fonctionner de la sorte afin de s'éviter bien des soucis.

Les enfants grandirent sur la même note, et Ymir n'avait pas la vie dure. Loin de là. Tant qu'elle avait son jumeau, ses sœurs et ses parents à ses côtés un tremblement de terre pouvait détruire la moitié de la ville, elle s'en moquait. Hélas, ce qu'elle regrettait fini par arriver. Ne voulant pas croire qu'elle allait être séparer de sa mère et sa sœur ainée, Ymir préféra se voiler la face. Non, elle était persuadée que son père - moldu – mentait. Qu'il n'allait pas l'embarquer avec Loki et Mana loin du reste de leur famille, de l'autre coté de l'océan qu'elle aimait tant regarder. Alors, elle poursuivit sa vie sans prendre en considération cela. Elle fonctionna ainsi jusqu'au jour J. Quand elle s'accrocha à sa valise pour pas que son père la descende, quand en pleure elle regarda sa mère et sa soeur et se jeta dans leurs bras. Un nouveau départ allait commencer, enfin, c'est ce qu'avait dit leur père.

En Angleterre, il fallut bien plusieurs jours à Ymir pour qu'elle arrête de bouder, de croiser les bras à table et d'en vouloir à son père. A l'école elle passait le plus clair de son temps avec Loki. Non désireuse de se faire de nouveaux amis. Ses amis étaient ailleurs de toute façon, en Norvège, là où elle les avait laissé. Au fil du temps, elle laissa quand même quelques jeunes de son age entrer dans sa vie. Relevant le nez hors de l'eau, Ymir s'imaginait que tout allait redevenir comme le monde des bisounours au sein de la demi-famille. Mais pensez-vous, au bout de quelques mois une lettre arriva à la maison. Lettre pour Mana. Lettre qui indiquait qu'elle allait purement et simplement quitter la maison dans les semaines à venir.  

Encore une séparation difficile. Et bien que la gamine savait que sa grande sœur rentrerait pour les vacances scolaire, elle était minée. Minée mais dissimulait sa peine quand elle se trouvait face à sa soeur. La sachant sensible – trop sensible – elle ne voulait pas l'inquiéter. Alors elle se contenta de l'enlacer sur le quai de la gare et lui souffler des mots à l'oreille. Pour lui dire de faire attention à elle et de ne pas donner son amitié au premier venu. Puis le train parti et de quatre, ils passèrent à trois.

A dix ans, Ymir assista en tant que témoin à une bagarre de son frère. Se mordant la lèvre, elle priait pour qu'il s'en tire en un seul morceau. Après tout c'était sa faute à elle s'il se battait sous son nez. Le garçon à qui Loki refaisait le portrait avait demandé à Ymir de lui donner ses devoirs afin qu'il puisse les recopier et ne soit pas puni. Toute la matinée il avait été à ses pieds et la sollicitait sans cesse. Patiente à la base, elle essayait de passer outre. Mais à la longue... il l'énervait. Alors elle finit par le traiter de poulpe au QI d'une serpillère. Evidemment, le gamin n'apprécia pas et la coursa dans toute la cours pour la taper. Ymir criait le nom de son frère et fini par le trouver. Bien vite elle alla se cacher derrière lui et ce dernier montra les poings. C'est deux jours après cet épisode que les jumeaux fêtèrent leur anniversaire et reçurent à leur tour leur lettre d'entrée à Poudlard.  

L'année suivante c'est donc avec fierté que la gamine quitta son père pour grimper à bord du train accompagnée de son jumeau et de sa grande sœur. Première rentrée à Poudlard. Le stress de la répartition, la curiosité de découvrir sa nouvelle école et la peur de ne plus côtoyer son jumeau h24. Impressionnée par le monde qui se trouvait dans la grande salle – et par les lieux imposant – elle se mit à rougir quand vient son tour à passer sous le choixpeau. Son cœur battait à tout rompre et ses joues s'empourprèrent. Quand enfin le chapeau magique eut fini son baratin et la plaça chez les jaune et noire, la gamine se leva et accéléra le pas jusqu'à sa nouvelle maison. Au moins, elle était avec Mana.  

Peinant à s'attacher aux autres de peur d'être déçue, la miss eu d'abord du mal à se faire des amis dans cette école. Préférant se marginaliser plutôt que de sociabiliser. C'est Loki qui, après avoir roulé des yeux l'obligea à aller vers les autres. Ha Loki, au caractère trop fort pour que sa jumelle lui résiste. Mais elle fit bien la gamine puisqu'encore aujourd'hui, les amis qu'elle avait accepté dans sa sphère sociale sont toujours à ses côtés. En parallèle, il lui arrivait d'aller donner une pichenette sur le front de sa sœur Mana, pour lui rappeler qu'elle devait arrêter de s'attacher autant aux gens, que ça lui portait préjudice. Mais même si elle a l'impression de parler dans le vent, elle ne compte pas déclarer forfait. C'est qu'elle l'aime Mana, et jamais elle ne la laissera tomber.

Or, depuis quelques temps le ciel s'est obscurcie. Les mangemorts et partisans de Voldemort ont pris le contrôle de l'école. Et un climat de terreur s'est installé. Assassinat – enfin, morts accidentelles -, disparitions, blessures graves et autres. Tout pour faire monter le stress chez l'ado peureuse au tempérament plutôt doux. Vite repérée comme un bouc émissaire facile à martyriser, elle fit vite la cible de blague plus mesquines les unes que les autres. A croire que c'est le destin des Olsen d'être le jouet de la milice et des partisans. Mais Loki ne l'entend pas de cette oreille et a rejoint l'AD pour contrer la vermine qui prend trop ses aises dans le château et martyrise ses sœurs.



C'est sans doute pour ça qu'il doit être en retard Loki... il doit s’entraîner, ou bien se battre. En tout cas Ymir pianote de plus en plus vite sur le rebord de la fenêtre. Elle lâche un soupire, puis un autre, stressée et inquiète pour lui. Elle ne veut pas qu'il soit blessé, ou pire. Et là, un sachet en papier s'agite devant ses yeux. Se retournant, elle sourit de toutes ses dents avant d'enlacer son jumeau protecteur-papapoule, qui tenait fermement son paquet de bonbons à la main. Elle est contente, il semble aller bien. L'attrapant par la cape, elle l'entraine dans les escaliers. Direction le parc, il fait encore bon dehors alors autant en profiter.