Miaou, ronron

Qu’est ce que ce chat foutait là. Planté, devant lui, miaulant.
Kylian l’observa. Kylian, lui, les animaux, c’était pas son truc, qu’ils soient magiques ou pas.
Il soupira. Il venait juste de sortir de la bibliothèque parce qu’il cherchait une info, mais voilà que maintenant ce chat restait planté devant lui.

- Miaou fit le chat
- Tais-toi, fit le Kylian

Et il pensa que la conversation était claire, qu’il n’y aurait plus de problème. Enfin, ce fut jusqu’à ce que le chat ne le suive, se frottant à lui, ronronnant.
Kylian grimaça.
Le chat ne voulait pas le lâcher, miaulant encore.

- Laisse moi tranquille, la bestiole.
- Miaou, répondit le chat avant de ronronner un peu plus fort.

Le serpentard avança un peu plus vite, histoire qu’on ne le voit pas trainer avec un chat. Lui, et les animaux, ça ne faisait pas bon ménage. Il était très nul. C’était à cause de ça qu’il n’avait pas pris soin aux créatures magiques, en plus du fait que sa mère lui avait toujours appris que les créatures, il ne fallait pas les soigner, bien au contraire.
Seulement, le chat rattrapa son rythme, et Kylian manqua de perdre l’équilibre quand le félin se mit dans ses pattes

Fusillant l’animal du regard, Kylian se pencha pour le ramasser, mais le chat se mit alors à feuler, et à gronder, à peine Kylian l’avait il soulevé.

- Et maintenant t’es pas content ?!

Se rendant compte que la bestiole se préparait à attaquer, il la reposa.
Kylian espérait que personne ne le voit, parce qu’il devait vraiment avoir l’air ridicule, là comme ça.

- Miaaaaou
- Je comprends pas ce que tu dis, m’en fous, pars !
- Miaou, miaou

Mais le chat s’évertuait à le coller et à ronronner encore et encore
Kylian était désemparé, et cette sensation était désagréable au possible. Mais qu’aurait-il pu faire ? Il n’en avait aucune idée. Soudain, il sortit sa baguette. Personne ne le verrait maltraiter ce pauvre chat, non ?

Miaou, ronron

Qu’est ce que ce chat foutait là. Alors que Kylian allait lancer on ne sait quelle sortilège, mais un suffisant pour faire comprendre à l’animal qu’il devait vraiment s’éloigner de lui, un garçon lui fit face. Il fronça les sourcils. Il le connaissait bien sûr.
Kylian savait reconnaître ses victimes, ses proies, ses jouets. Et Rolf Dragonneau en était une un peu. Il adorait se foutre de son amour pour les créatures magiques, qu’il trouvait ridicule.
Il se fouterait bien du fait de lui envoyer un sortilège en pleine tronche, en vérité.
Levant un sourcil, il eut un sourire narquois :

- Ah ouais ? Et pourquoi ?

Au pourquoi, Rolf répondit rapidement, continuant de faire le bouclier. Kylian fronça les sourcils. Du réconfort ? Mouais. Pourquoi ce chat lui demandait à lui, alors ? C’était idiot. Le serpentard était la dernière personne à pouvoir lui donner du réconfort.
Reposant sa baguette, il haussa les épaules. Il n’avait pas de temps à perdre avec ces imbécilités :

- Je m’en fous. T’as qu’à lui en donner, vous devriez bien vous entendre.

Faisant demi-tour, il entendit pourtant un miaulement.
Le chat s’était à nouveau approché de Kylian, et miaulait encore activement, en ronronnant à ses jambes :

- Je t’ai dit de dégager, sale bête !

Se tournant vers Rolf, il manqua de lui dire « tu peux pas lui dire de me lâcher » avant de se dire que ce serait idiot, et qu’il n’avait aucune envie de se ridiculiser plus que sur l’instant.
Il songea d’ailleurs au fait qu’il était quand même satisfait de tomber sur Rolf plus que sur un autre élève, parce que ça aurait pu être pire. Ça aurait pu être quelqu’un qui se moquerait de lui et de cette situation. Et ça… Ca, Kylian n’aurait pas pu l’accepter.

Miaou, ronron

Son discours mièvre à base de « la haine c’est triste » passa au-dessus de Kylian. Rolf aurait pu parler du temps qu’il fait dehors que Kylian en aurait eu autant à foutre.
Mais il avait raison sur un point.
Le chat ne voulait pas de Rolf, le chat voulait Kylian et continuait de lui trainer dans les pieds. Grimaçant, Kylian essayait toujours de se dépêtrer de cette situation désagréable.

Mais apparemment, il lui fallait de toute façon du réconfort.
Eurk. Comme si Kylian pouvait s’abaisser à caresser un quelconque animal. N’importe quoi. Jamais il ne ferait ça.
Soudain, Rolf montra de l’intelligence – enfin, selon Kylian -. Un collier. Il fallait que le serpentard regarde pour un collier, trouver son maître, lui rendre le chat, être tranquille.

Se penchant vers le félin, celui-ci se frotta contre sa main, donnant des coups de boule, voulant des câlins, se caressant tout seul.

- Bon, laisse toi faire le machin.

Les surnoms devenaient de pire en pire. Il attrapa le collier du chat qui était trop occupé à ronronner pour feuler. Le seul truc, fut que c’était difficile de lire quand le chat faisait tout pour se frotter à un Kylian qui s’énervait tout de suite :

- J’ai dit laisse toi faire ! ….Ok tu t’appelles Anubis… Et le nom de ton maître… Shad Pierce… C’est qui ça ?

Fouillant dans sa mémoire, Kylian tentait de se remémorer, sans se rendre compte que le nom qu’il citait appartenait à quelqu’un de décédé.
Il se releva en regardant Rolf :

- Je peux me débarrasser de ce chat c’est bon, je lui trouve ce Shad Pierce et y m’fout la paix. Tu vois, pas besoin de réconfort !

Miaou, ronron

Pas besoin de réconfort.
C’est ce dont il était persuadé. Enfin, jusqu’à ce que le Dragonneau lui stipule qu’en vérité, le dit Pierce était mort.
Ce qui expliquait sûrement le vagabondage du chat, et l’amour dont il semblait nécessiter. Ainsi que sa maigreur qui commençait à se faire.

Sauf que Anubis pouvait être aussi triste et abandonné que possible, que Kylian était sûr d’une chose : il détestait les animaux, fantastiques ou pas, il était nul pour les gérer, il n’en voulait pas, point final.
Même si au fond de lui, il savait que sa haine était surtout dû au fait qu’il ne pourrait jamais admettre être réellement mauvais pour s’en occuper.
Ni avouer qu’étant petit il voulait un chat et lui donner le nom de son frère.

Kylian fronça les sourcils, contrarié. Encore plus, quand il vit une espèce de tige sortir de la poche du garçon en face de lui. Il l’avait déjà vu, et n’avait jamais vraiment su ce que c’était, sinon une horreur. Rolf et lui ne pourraient jamais s’entendre.
Tout ce que le poufsouffle trouvait trop bien, Kylian en avait en horreur.

- Bah moi je veux pas qu’il reste avec moi, alors tu le prends.

Et voilà que par égoïsme il détestait que puisque Rolf était si malin, à lui dire tout ça, il n’avait qu’à récupérer le chat.
Chat qui se frottait toujours à sa main.
Main qui mourrait d’envie de le caresser.

Mais avoir de l’affection envers sa famille est une chose, et encore, que jusqu’à un certain âge.
Avoir de l’affection pour un animal, pour quelqu’un qui ne faisait même pas partie de sa famille, ça il en était hors de question.
Et ce, même s’il avait envie de caresser ce pelage tout doux.

- Toi tu sais t’occuper de ces trucs non ? En plus tu vas voir, il se rendra compte qu’il est aussi dégoûtant que toi, aussi faible, aussi vulnérable, et pouf, vous serez potes pour la vie.

D’ailleurs à y penser, Kylian n’avait toujours pas attaqué le poufsouffle. C’était une première.
Mais la présence du chat l’arrêtait.
Il se releva, mais le chat resta câlin. Il leva les yeux au ciel, puis eut une idée :

- Attrape-le.

Il était persuadé que dans les bras de Rolf, « Anubis » comprendrait que Kylian n’avait aucune raison d’être son maître. Kylian n’était pas idiot, il savait que Rolf avait cette attitude naturelle à apprivoiser les créatures et les animaux.

Miaou, ronron

Kylian était du genre à garder son sang-froid, malgré sa grande gueule. Pourtant, quand on lui sortait la vérité en plein cœur, il avait lui-même tendance à réagir. Et pour le coup, quand le Poufsouffle lui demanda s’il ne voulait pas garder le chat à cause du fait qu’il ne saurait pas s’en occuper, il tressaillit légèrement.
Ce fut infime.
Mais ce fut-là, existant.
Est-ce que ça se voyait à ce point ? Bon, en même temps, avec tout ce que Kylian avait lâché… Mais il espérait que Rolf n’ait pas réellement compris que la véritable raison pour laquelle le serpentard ne voulait pas du matou, c’était juste parce qu’il était bien incapable de gérer un animal.
Ca et le fait qu’il refusait à s’abaisser à montrer de l’affection pour quelque chose d’aussi faible qu’un chat.

Plus encore, si Dragonneau lui servait de victime occasionnelle, il sut quand même se défendre à nouveau, précisant qu’Anubis avait sûrement plus envie d’être avec Kylian qu’autre chose.
Mais jamais. Jamais il ne le prendrait en charge. Jamais parce que sa fierté l’en empêchait.
Et ce, même s’il mourrait d’envie. Dans un certain sens.
Il aimait qu’on l’aime, et ce chat ne voulait pas se séparer de lui.

Le Serpentard laissa le Poufsouffle prendre le chat.
Mais Anubis restait tourné avec Kylian avec tant d’insistance, qu’il se retrouvait à froncer les sourcils :

- Il est idiot. Il pense que je serais un bon maître mais c’est un idiot.

A cette phrase, il sous entendait qu’il ne ferait pas du tout un bon maître, mais il se rattrapa rapidement :

- Je ne veux pas m’occuper d’un faible. Même si j’étais son maître, je le traiterais mal.

Kylian regarda Anubis qui se mit à miauler l’air de dire « je veux être avec toi »

- Mais la ferme ! Ce mec et toi vous ferez la paix, j’te dis. Et en prime je peux pas m’occuper de toi.

Se rendant compte qu’il parlait au chat, il se renfrogna.

Miaou, ronron

Kylian savait tout ça. Que les chats n’étaient pas des animaux si difficiles que ça à gérer, à contrario d’un chien, ou d’un autre animal moins indépendant.
Mais disons qu’il savait qu’il ne saurait pas s’occuper d’un animal. Il manquait d’empathie, de bonté, et… Et peut-être bien qu’il manquait d’espoir, qu’il s’imaginait que les animaux ne l’aimeraient pas trop. Après tout, un mauvais souvenir lui revenait en tête, d’un chat qui l’avait griffé juste parce qu’il essayait de le caresser.

Mais là, la situation était différente, c’était le chat qui allait vers lui, pas autre chose.
Surtout qu’Anubis fini tant par vouloir rejoindre Kylian qu’il griffa le Dragonneau pourtant adorateur des animaux.
Kylian eut un léger sourire en coin, en voyant ce qu’avait fait le chat. Parce que si quelqu’un pouvait souffrir, alors c’était tant mieux.

A la réplique du Poufsouffle, Kylian grimaça et lui envoya un air de mépris :

- Je sais, je suis pas stupide.

Même Aaron avait un animal, même si pour le coup c’était un hibou. Kylian avait juste toujours refusé d’avoir son propre animal, persuadé que la gestion serait trop compliquée, fatigante, et qu’il serait un mauvais maître.

Il regarda Anubis, qui recommencait à ronronner à ses pieds, sautant même jusqu’à taper dans sa main pour une caresse. Caresse que Kylian lui rendit par réflexe, sur l’instant, avant que le chat n’atterrisse à nouveau au sol.

- J’ai pas besoin d’un animal, c’est tout. Même s’il est peut-être plus intelligent que je le pensais.

Il était têtu, mais ses arguments commençaient à s’effriter.
Il attrapa le chat, l’observant. Celui-ci n’aimait pas tant être porté, mais il sembla comprendre que s’il voulait apprivoiser Kylian, il valait mieux se laisser faire. Il se laissa ronronner, malgré sa position peu avantageuse, vu que Kylian le tenait juste en dessous des bras :

- Admettons que tu mérites de vivre, je peux pas être ton maître.

Le portant comme un sac à patate, mettant le chat sur son épaule, il lâcha :

- Je vais lui trouver quelqu’un d’autre.

Le chat prenant ça peut-être pour une marque d’adoption, se mit à ronronner en s’installant sur les épaules de Kylian, qui le tenait quand même encore, comme pour lui éviter de tomber.

- Eh, prend pas tes aises ! lâcha-t-il au chat qui sembla s’en moquer totalement.

Pourtant Kylian ne l’enleva pas.
Il aurait du. Pour continuer de prétendre qu’il ne voulait pas d’un chat, mais c’était difficile pour lui.
Son regard se tourna à nouveau vers Rolf :

- C’est bien parce qu’il t’as griffé que je vais lui filer un autre maître, mais la prochaine fois, si un animal quelconque veut mon amour, que tu te mettes devant ou pas, je l’éclaterais.

Miaou, ronron

Pourquoi il ne voulait pas d’animal tenait à une raison plus stupide que la stupidité de laisser les moldus prospérer.
Et il en avait bien conscience, mais Kylian ne voulait pas s’exprimer là-dessus, n’ajoutant aucun argument.
Il ne dirait pas pourquoi.

Il entendit Rolf lui dire que le chat reviendrait vers lui, et au fond, le serpentard en était sûr aussi, vu comment Anubis semblait avoir déjà pris ses aises sur lui.
Laissant le chat sur ses épaules, il entendit le poufsouffle être très sérieux en disant qu’il protégerait n’importe quel animal.

Kylian leva un sourcil.

- T’es vraiment crétin de vouloir protéger des êtres stupides et moches.

La seule créature magique que Kylian acceptait à la rigueur était les oiseaux-tonnerre, et encore. En plus d’avoir été élevé dans la lignée de « je déteste les moldus » il avait aussi appris à haïr les créatures magiques. Et avait rallié ça à sa haine des animaux.
Du coup, il était évident que Kylian avait du mal avec le fait de protéger les animaux par sa vie

- Tu voudrais crever pour des bestioles ? A quoi ça servirait ? Elle captera même pas ce que t’as fait.

Tout de même, il se sentit curieux de poser la question.

Miaou, ronron

[…Je sais pas pourquoi je devais répondre à Juda, pas à Rolf, je me suis trompé, du coup euh… Je réponds à Juda prochainement x_x]

C’était lui, ou le Dragonneau lui faisait tout un discours sur l’utilité des créatures magiques ? Constatant ce fait, Kylian leva les yeux au ciel, agacé. Pourquoi fallait-il que les abrutis s’évertuent à en défendre d’autres ?
Qu’essayait-il de lui prouver ? Que les créatures avaient réellement une utilité ? A part certaines un tant soit peu – ou presque – intelligentes, toutes les autres étaient inutiles.
Du moins, c’était ce que Kylian pensait, à cause de son éducation. Toujours.

Mais Rolf répondit à sa question, à quoi pouvait donc bien servir de protéger les créatures ? Il marqua un point pour Voldemort, mais sinon ? Kylian eut un sourire mauvais, en coin, et lâcha :

- Parce que ça te dit de protéger les géants et le loup garou qui sont avec lui ?

Il se foutait clairement de lui.
Sauf que Rolf lâcha un autre discours. A la mords-moi-le-nœud, bien évidemment. Pourtant, Kylian ne put s’empêcher de lâcher, alors que le chat restait sur ses épaules :

- Je doute qu’ils soient intelligents. Ou que tous le soient. Les créatures humanoïdes, encore, peut-être, mais sinon ?

Pourtant, Kylian estimait quand même qu’Anubis était assez intelligent pour le choisir lui plutôt que le poufsouffle défendeur des créatures.
Mais, le serpentard n’avait pas fini son discours à lui.

- Prouve le moi. Qu’une créature qui ressemble pas à un humain, ou qui n’a pas été humain un jour, est intelligent. Prouve le moi, parce que tu vas voir, tu te trompes.

Il en était tellement persuadé. Sa mère ne lui disait-elle pas chaque jour qu’à son travail, elle ne voyait aucune raison, aucune conscience, aucune intelligence chez ces êtres idiots ?
Cela avait fait que Kylian n’avait jamais approché aucune créature, estimant que c’était inutile.

- Et puis même. Pour les géants, les loups-garous, les vampires, tout ça. Ce ne sont que des…Créatures. Des monstres. Je suis sûr que le Seigneur des Ténèbres sait ce qu’il fait, et que les créatures finiront par être éliminés. Ce sont des aberrations de la nature.