P A N C Y - dancing with the devil. [U.C.]

Pansy est une princesse, une reine. En apparence tout du moins, elle doit l'être pour l'image de sa famille, qui n'est pas aussi riche que la famille Malefoy ou Greengrass, elle a la pression de ses parents pour aider à dorer le blason des Parkinson. Ce rôle pèse d’ailleurs sur ses maigres épaules plus qu’elle veut bien le croire, bien qu’elle cherche à tout prix à réussir. Elle trône à Poudlard, affirmant son titre en enfonçant les autres. Hautaine, prétentieuse, c'est une garce, crainte et haïe, à croire qu'elle aime ça. Qui sait. En tout cas, elle se fiche clairement de faire pleurer quelqu’un, de faire souffrir quelqu’un. Qu’ils souffrent tous, autant qu’elle, plus qu’elle. Peut-être que ça lui paraitra moins pénible, de cette façon. Puisqu’elle ne parvient pas à s’élever, peut-être qu’elle se sentira mieux en rabaissant les autres, en faisant tout pour croire qu’ils sont moins bien qu’elle, peut-être arrivera-t-elle a croire qu’elle vaut mieux que tous ? Si jamais elle ne s’abaissera à frapper quelqu’un, ce qui n’est pas son rôle de Reine, elle est moqueuse au possible, sachant toujours trouver où toucher pour faire mal. Elle dirige son monde d’une main de fer, aimant autant le respect qu’elle impose aux autres Serpentards que la crainte qui inspire les autres maisons.
Pansy est provocante, elle aime plaire, faire tourner les regards. Se moquant des interdis, elle a toujours aimé se maquiller, faire attention à ses cheveux. Elle aime raccourcir ses jupes et marcher dans les couloirs comme si elle était sur un podium, tout en fusillant tout le monde de son regard vert et froid, pour que chacun s’écarte et qu’elle n’ait pas à faire un pas de travers qui déséquilibrerais sa stature. Extrêmement fière, elle a tendance à répondre à la provocation un peu trop facilement, n’hésitera à une seconde à démonter la personne l’ayant cherchée, utilisant tout ce qu’elle sait, tout ce qu’elle apprend grâce aux ragots qui n’échappent pas à ses oreilles. Elle est capable de tout pour se venger de la manière la plus digne possible, ridiculisant l’autre au possible, quitte à attendre des jours.
Pansy est séductrice. A moins qu’elle ne compense l’amour que Draco ne lui donnera jamais. Dévergondée, elle n’a pas honte de son corps et se sait belle et attirante, mais ne choisi que des proies de choix. Jamais elle ne s’abaisserait à répondre aux regards de quelqu’un d’un rang inférieur à elle, pas même par désespoir. Mais Pansy n’est jamais désespérée. Enfin ça, c’est ce qu’elle voudrait. Elle voudrait contrôler parfaitement sa vie, son esprit, son cœur mais n’y arrive pas, bien qu’elle fasse tout pour. Elle arrive malgré tout à rendre l’image parfaite qu’elle cherche à rendre et ne se détend que dans un cercle d’amis très restreints. Depuis que les soirées et l’alcool sont arrivés dans sa vie, elle apprit la mauvaise habitude de beaucoup boire, trop boire, comme pour oublier et de se lâcher complètement. Stupidement, elle est devenue accro à la nicotine en fumant trop lors de la quatrième année. Mais bien qu’elle aime également fumer pour le geste, elle n’admettra jamais être dépendante de quelque chose.

In the end, you’ve got to be your own hero, because everybody’s busy trying to save themselves.

Plongée dans l’eau jusqu’au menton, Pansy regardait par la fenêtre de la salle de bain des préfets d’un air absent. Le ciel était d’un gris acier, il pleuvrait probablement sous peu. Il suffit qu’elle y pense pour remarquer les gouttes qui commençaient à s’écraser sur les grandes vitres. Elle se prit à les compter, à suivre des yeux celles qui se mettaient à glisser le long du verre, pour voir où elles allaient s’arrêter, où elles allaient rejoindre d’autres gouttes, et glisser d’autant plus vite, mais rapidement elle se lassa et ferma les yeux. Elle se sentait fatiguée. A raison probablement, vu la petite soirée qui s’était éternisée jusqu’aux alentours de quatre heures, à coté de la cheminée, dans le dortoir de Serpentard. Elle n’avait dormi que cinq petites heures, réveillée assez tôt par des premières années bruyantes. Si elle avait eu le maigre courage de se lever pour les engueuler, elle n’avait par la suite pas réussi à se rendormir et vaquait à ses occupations dans un brouillard opaque depuis lors. Elle se retourna pour se hisser légèrement hors de la baignoire, afin d’attraper sa baguette du bout des doigts. Ses cheveux qui flottaient jusque là dans son dos se collèrent sur sa peau. Ils étaient assez longs maintenant. Gamine, elle s’obstinait à garder ce carré sous les oreilles qui lui permettait de ne pas avoir à trop s’en préoccuper, mais elle les laissait pousser depuis la quatrième année maintenant. Depuis qu’elle les avait gardé longs pour le bal du tournois des trois sorciers. Depuis que Draco lui avait dit qu’il la préférait comme ça.
Pansy pinça les lèvres et agita sa baguette. Elle était douée pour les sortilèges informulés, heureusement. Son sac se souleva et s’ouvrit, pour laisser sortir son paquet de cigarettes qui vint atterrir doucement dans sa main libre. Elle l’ouvrit d’un coup de pouce, en sortit une qu’elle coinça entre ses lèvres. Après avoir balancé son paquet vers ses affaires, elle se plongea à nouveau dans l’eau chaude et alluma d’un coup de baguette sa cigarette. Elle inspira une longue bouffée de nicotine et laissa la fumée s’échapper entre ses lèvres.

La veille au petit-déjeuner, un hibou était arrivé pour elle. Un magnifique hibou grand-duc, aux reflets roux. Un magnifique hibou qui était pour elle annonciateur de mauvaises nouvelles. Ses parents ne faisaient après tout pas l’effort de lui écrire pour autre chose que pour la réprimander ou lui annoncer une mauvaise nouvelle. De mémoire, elle ne se souvenait pas avoir été autre chose qu’une déception pour son père, de toute manière. Être née en tant que femme avait suffi ne faire d’elle que disgrâce aux yeux de son géniteur.  Leur incapacité, à lui et sa mère, d’avoir un deuxième enfant, un male, par pitié, n’avait qu’encouragé ses parents à lui faire vivre un enfer. Il avait toujours fallut qu’elle soit parfaite. Douée pour tout, attentive, jolie et intelligente. Elle était leur seul espoir de faire remonter la pente à leur famille sur le déclin. Elle avait toujours fait de son mieux, sans que ce soit suffisant. Et même après des années à s’être laissé formater, en entrant à Poudlard, elle n’avait encore fait que décevoir ses parents. Pas assez bonne en classe. Pas assez populaire auprès des professeurs. Mais surtout aucunes félicitations quant à son amitié avec Draco, Daphné ou tous les autres de son rang. Et surtout pas plus de mérite alors qu’elle était considérée comme la reine de Serpentard. Alors lorsqu’elle recevait une lettre d’eux, c’était toujours avec un mélange d’inquiétude et de défiance qu’elle enlevait le cachet de l’enveloppe.