Eugen + I'm the solitude's king with a broken throne

Eugen, c’est ce garçon un peu étrange, taiseux et froid, cette présence qui vous flanque des sueurs froides car son regard vous épie toujours d’une bien curieuse façon, comme s’il tentait de sonder votre esprit d’un coup d’œil rarement bienveillant. De toute évidence il a une haute estime de lui, en témoigne sa posture droite et ce menton légèrement relevé, son sourire condescendant que l’on est bien obligé d’interpréter à défaut de le trouver clair. Eugen à un besoin, celui de se comparer aux autres ce qui le rend souvent bien amer car à ce jeu là, il perd souvent. Il cherchera constamment l’attention et l’appréciation de personne qu’il jugera silencieusement en dessous de sa petite personne, se placera auprès d’eux comme modèle ou en leader pour grappiller le respect dont il est à la recherche. En réalité, il est souvent de bon conseil, il aurait pu être un grand frère correct si ses intentions n’avaient pas été aussi malséantes. Beaucoup trop de rancœur sommeil dans son esprit, un besoin trop étouffant de faire ses preuves et de convaincre ses supérieurs l’empêche d’être lui-même. Apte à cracher sur bien des figures, il dissimule pourtant sa haine derrière un visage manquant cruellement d’expressivité.

Impassible, il ne l'est qu'en apparence. Eugen semble prêt à tout pour obtenir ce qu'il désire, même s'il doit pour cela user de quelques astuces peu scrupuleuses. Il est coléreux, capricieux, difficile à éduquer, se sera plaint sa grand mère. Nullement influençable, l'ancien Serpentard sait néanmoins adapter sa conduite et ses croyances en fonction des événements ou de ses interlocuteurs. Il est plaisant de converser avec lui diront certain - ceux, souvent, qui apprécie d'être brossé dans le sens du poil - tandis que d'autre angoisse à la simple idée de le recevoir à leur table.

La frustration est un sentiment qui l’habite depuis si longtemps aujourd’hui. En lui, la prétention de croire qu’il est promis a de grandes choses, la certitude qu’il marquera d’une quelconque manière le monde des sorciers... De grandes ambitions qui n’ont jamais été à la hauteur de ses faibles aptitudes. C’est ainsi qu'Eugen Gerold Bulstrode grandit dans l’aigreur et la rancœur, ne se remettant jamais en question, préférant toujours croire que les coupables c’étaient les autres, ceux qui n’avaient jamais su déceler ou éveiller son potentiel. Il est toujours plus facile de blâmer autrui que d’assumer ses fautes et ses faiblesses, sur ce point, jamais le garçon n’acceptera les siennes.

Il apprit vite que même au sein des sangs purs il existait une hiérarchie, que toutes les vies n'avaient soi-disant pas la même valeur et que la sienne était condamnée à finir les restes qu'on daignerait de lui laisser. Hors de question de se résigner, de donner raison à ces imbéciles, il prouverait sa grandeur un jour ou l'autre et clouerait le bec à l'assemblée en faisant un bon mariage. Longtemps, se fut un de ses premiers objectifs, il détaillait chaque femme et faisait la liste de ce qu'elle pourrait lui apporter. Il se moquait de son physique ou de ses aptitudes, Eugen ne voyait en elle qu'un nom, un rang, une possibilité de grimper aux échelons. Compréhensible alors que ses rares relations se soldèrent d'un échec cuisant.

Les femmes. Il lui manque la plus importante d’entre elle, sa mère. Partie dans l’outre monde pour un motif à jamais obscur, Eugen ignore encore aujourd’hui la raison de sa disparition. Son père explose de rage lorsqu’on avance qu’elle s’est donné la mort, démentant avec véhémence cette théorie en insistant sur le fait qu’elle avait, et ce depuis toujours, une santé fragile. On ne doit pas parler de maman. Jamais. Aussi la plus proche figure maternelle à qui il aura eu à faire fut sa grand-mère paternelle chez qui il résida la plupart du temps après la disparition de Yselir Selwyn. Perdue dans la campagne anglaise, la maisonnée abrita ses jeunes années où il s’ennuya fermement. Les matins avaient un goût de thé et les après-midi de carrot cake.

On lui fit entendre très jeune qu'il était supérieur aux autres sorciers, que son sang, son rang, lui occtoyait des droits quel nul autre se devaient de réclamer. On ne mentionna jamais celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom lorque l'on fit son éducation et Eugen ignora longtemps la position des siens sur la question. Comme feu sa procréatrice, il comprit que ce sujet était tabou et qu'il n'était pas bon de l'évoquer à l'heure ou sa grand mère tricottait. Il en conclut qu'aucun d'eux n'avaient pris position, qu'ils n'avaient joué aucun rôle lors du conflit le plus terrible qui avait déchirer les sorciers et il en tira une certaine forme de honte.

Sans surprise, l’enfant fut envoyé à Serpentard. La choixpeau délibéra pourtant quelques secondes, hésitant un bref instant à l’inviter à s’asseoir auprès des bleu et bronze. Mais c’est bien dans une écharpe verte qu’il s’emmitoufla l’hiver. À Poudlard peu de personnes peuvent se targuer d’avoir partagé quoi que ce soit avec lui. Souvent seul, brutalement austère, il s’entoura brièvement d’une clique dont il était plus ou moins le chef de bande mais dont chacun des membres rivalisaient de médiocrité. Lui-même n’était pas un sorcier brillant, à sa plus grande insatisfaction. Il s’est battu pour obtenir des résultats corrects mais ne marqua l’esprit d’aucun professeur, passablement indifférent à son parcours il est peu probable que l’un d’eux se souvienne de lui.

Sorti de l’enceinte de Poudlard, il se dépêcha de trouver un emploi. Le ministère refusant de lui ouvrir ses portes, il enchaîne les petits boulots invisibles. Assistant d’un apothicaire à Pré au lard, brièvement employé dans une brocante d’objet magique sur le chemin de traverse, il finira par obtenir un poste dans la célèbre enseigne de vêtement de luxe pour sorciers Pinkerton logé en plein cœur de Londres. Là-bas, il côtoie les grandes familles, habille les plus riches femmes du pays et effleure leur monde, celui qu’il convoite depuis si longtemps. Mais il n’est que l’employé, celui à qui l’on confit ses bagages et qui au mieux pourrait vous donner quelques conseils qu’on a tôt fait de ne pas prendre en compte.

Et puis le ton change. La guerre est déclarée. Il est bon d’être un sang pur, même le plus misérable d’entre eux. Eugen compte bien profiter de ses sombres heures pour sortir lui-même de l’ombre et atteindre une prospérité après laquelle il court en vain depuis des années. Il affiche sans pudeur son soutien au seigneur des ténèbres lorsque les partisans qu’il est chargé d’habiller le questionne sur ses idéaux et si un jour le système mis en place est renversé, il n’hésitera certainement pas à retourner sa veste. S'il n'aborde pas la marque des ténébres, il se sert de la terreur actuelle pour décharger sa colère sur quelque malheureux, prétend agir selon les directives des haut placé en punissant quelques sang de bourbe qui le révulse, certes, mais qui ne lui ont jamais rien fait. A l'heure actuelle, si il a pu se servir des sortilèges impardonables il est un dont il n'a jamais fait l'usage : avada kedavra n'a jamais franchis la barrière de ses lèvres.

Le but étant d’atteindre celui qu’il s’est fixé avant que tout ne dérape, de s’offrir une descendance aussi pur que le sang qui coule aujourd’hui dans ses veines et de se trouver assez loin si les choses se corsent.